Le mal venu [Ten]

3eme année Messages : 25 Date d'inscription : 14/11/2009

Cela faisait quelques jours que Mae préparait sa rentrée. Tokyogakuen, ce prestigieux lycée ou étaient les célèbres Takaras dont tout le monde parlait... Elle avait entendu beaucoup de bien de cet établissement, et était contente d'y entrer. Deux ans sans aucune sociabilité, les camarades et le monde de l'école lui avaient sérieusement manquée. Cependant, quelque chose la chiffonnait ce matin là, alors qu'elle était devant son miroir : la demoiselle n'avait toujours pas reçue l'uniforme de Tokyogakuen, et était donc obligée de se présenter avec ses propres vêtements. Elle posa ses mains sur sa taille, se demandant si cette petite robe n'était pas trop voyante. Hmm, c'était déjà la quatrième fois qu'elle se changeait... Si ça continuait comme ça, elle finirait par arriver en retard, ce qui n'était pas génial pour un premier jour.

Après quelques minutes et une grosse bouffée d'air, Mae quitta sa résidence et monta dans la limousine qui l'emmena directement au Lycée. Son sac sur ses genoux, elel commençait sérieusement à stresser. Quels types de personnes allait-elle rencontrer ? Et puis au final, étais-ce une bonne idée de revenir à l'école ? Oh et puis non, il était inutile de commencer à se poser des questions. Le choix étai fait. Au pire, si quelque chose n'allait pas, elle se débrouillerait pour retrouver Hikaru, c'était grâce au père de ce dernier que la jeune fille avait put être inscrite ici. Elle n'avait pas souvent discuté avec ce garçon, mais le peu qu'elle savait de lui lui confirmait qu'il était sympathique et calme de nature.

Une fois arrivée, Mae descendit de la voiture et observa quelques secondes l'entrée du Lycée.

*Ca y'est, je suis arrivée. Pourvu que tout se passe bien.*

Avec un sourire, elle se dirigea vers le hall quand son téléphone sonna. C'était son père.

-Moshi, Otôsan ?
-Comment vas-tu ? Es-tu arrivée au Lycée ?

La jeune fille s'adossa sur le mur du hall.

-Oui, je viens d'arriver. Il a l'air bien.
-So kâ. Fais bien attention à toi. Hm... Tu sais, je me demande si au final...
-Non, c'est fait, c'est fait. Je voudrais rester ici ^^ Ne t'inquiète pas, le médecin a dit que je ne risquais rien, et au cas où, j'ai des anti-douleurs dans mon sac.

Tout en prononçant ses mots, Mae passa une main sur sa nuque.

-Tu n'as rien remarqué d'étrange autour de toi, ne ?
-Mais non... Tout va bien. Si j'avais le sentiment d'être suivie je t'aurais appelé depuis longtemps, tu sais bien. Allez, je dois te laisser, mon premier jour à Tokyogakuen m'ouvre grand les bras *o*
-Att...

Trop tard, elle avait raccroché.

-Sacré Papa. Si tu continues de m'appeler comme ça, je finirais par ne pas répondre...

Elle rangea son téléphone dans son sac, se redressa en remettant sa robe comme il le fallait, puis se retourna pour continuer son chemin. Mais elle ne fit pas un pas de plus. Son regard s'était posé sur un jeune garçon, là, juste à quelques mètres d'elle qui l'observait. Son cœur manqua un battement.

-A... ano... *Oh non* Tu... Tu as entendu quelque chose ?

Ten passa sa tête à l’extérieur de l’immeuble. Hum … Bonne température, ouf. Le jeune homme rangea son écharpe légère dans son sac et sauta les marches. Aujourd’hui, il avait décidé d’aller en cours à pied. Il n’habitait pas bien loin, et puis un peu de marche, ça fait pas de mal. Mains dans les poches, casque de MP3 dernier cri dans les oreilles, c’est d’un pas joyeux qu’il se dirigea vers le lycée.

Tokyo Gakuen en vu, avec ses nombreux élèves en uniforme. Autant dire le brouhaha matinal habituel. Quelques uns d’entre eux qui étaient dans la même classe que lui, dans son club ou tout simplement avec qui il avait vaguement discuté, un jour, le saluèrent chaleureusement. Le jeune homme s’arrêtait de temps à autre vers un groupe, un tel et bavassait un temps, racontant toute sorte de faits futiles. Ten se fraya lentement un chemin vers le hall d’entrée, bondé d’élèves s’attardant encore avec leurs amis, au sujet des derniers potins du lycée.

Ten s’accouda au mur, dans un coin, loin de la foule bruyante. Il sortit son emploi du temps de son sac. Par quoi il commençait déjà ? Ah oui … Economie japonaise … Euh ouais c’était pas le cours le plus intéressant du monde. Que faire ? Il s’était quand même levé, préparé, il était venu jusqu’ici pour se rendre compte, à la fin, que le cours était celui qu’il détestait. Le jeune homme soupira, emploi du temps en main.

La cloche retentit dans l’établissement et les élèves accélérèrent légèrement le pas. Ten rêva un instant, faisant abstraction du bruit alentour.

« - Pff, j’ai vraiment pas envie d’y aller là. Mais je vais pas glander ici non plus.»

Ten jeta un coup d’œil vers l’espèce d’espace aménagé pour les parents et les nouveaux élèves. Une sorte de petite salle d’attente. Journaux, magasines en tout genre trainaient sur la table. Au moment où les élèves se faisaient quasiment rares, le jeune homme se retira du mur et s’installa dans la petite salle. Il s’empara d’un journal et s’assit confortablement sur le fauteuil.

Le silence. Comparé au bruit de fourmilière de tout à l’heure, c’était un véritable soulagement. Ten ouvrit la première page. Paf ! Une grande photo de son père en couverture. Intéressant u_u.

« - Non, c'est fait, c'est fait. Je voudrais rester ici ^^ Ne t'inquiète pas, le médecin a dit que je ne risquais rien, et au cas où, j'ai des anti-douleurs dans mon sac. »

Ten s’arrêta dans sa lecture. Que se passait-il ? Après un silence, la voix reprit :

« - Mais non... Tout va bien. Si j'avais le sentiment d'être suivie je t'aurais appelé depuis longtemps, tu sais bien. Allez, je dois te laisser, mon premier jour à Tokyogakuen m'ouvre grand les bras *o*. »

Pendant que la jeune fille parlait, visiblement au téléphone, Ten s’était levé et se dirigeait vers le hall. Il préférait qu’elle sache qu’il était là, plutôt que de continuer à se cacher, à épier la conversation privée. Quand il se montra, la jeune fille manifesta de la surprise, puis bien vite de la crainte. Pas étonnant, il avait peut-être entendu quelque chose qu’il ne devait pas. Mais à vrai dire, il n’avait pas trop prêté attention à ce qu’elle disait à son interlocuteur téléphonique. Quelques mots lui étaient parvenus, comme : « antidouleurs », « sentiment d’être suivie » et « Tokyo Gakuen ». Mais tous ses mots évasifs n’avaient aucun lien ensemble. Aussi, les avait-il balayé de sa pensée, ni faisant pas attention.

La jeune fille ne lui disait rien : plutôt petite, blonde, de longs cheveux ondulés, un visage petit et fin. Il semblait qu’il ne l’avait jamais vue. Raison de plus de le croire : elle n’avait pas d’uniforme. Nouvelle élève ?

« - A... ano... Tu... Tu as entendu quelque chose ? »

La jeune fille était inquiète. Rien qu’à entendre le son de sa voix, Ten devinait que sa conversation téléphonique était bien plus qu’intime. Mais ce qui l’étonna, c’était qu’elle ne s’était pas mise en colère. Au contraire, elle semblait se refermer dans une carapace. Ten fronça les sourcils. Etrange. Les jeunes filles à Tokyo Gakuen étaient bien plus mordantes que ça. Soit elle cachait bien son jeu, soit sa conversation cachait bien des secrets. En tout cas, si elle se montrait aussi faible face aux autres filles du lycée, elle se ferait bien vite dévorée.

« - A vrai dire, j’ai pas entendu grand-chose. De trois mots. Du style : « antidouleurs », « d’être suivie » et « Tokyo Gakuen ». Mais j’y ai pas prêté grande attention. C’est ta vie ça te regarde. »

La jeune fille sembla se détendre, un peu. Ten sourcilla encore un peu.

« - Mais tu devrais faire attention ici. Tu dois être nouvelle, ne ? Ici, ce n’est pas n’importe quelle école, et je préfère te prévenir … Ano, je suis Ten Kosuke, en troisième année. Et tu es ? »

Ten pensait qu’en se présentant et parler de toute autre chose que ce qu’il aurait pu surprendre dans sa conversation.

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Une grande surprise pour la demoiselle de voir ce jeune garçon, là, juste quelques mètres derrière elle, qui ne bougeait pas. Écoutait-il la conversation ? Elle n'hésita pas à le lui demander. Rien qu'à cette pensée, elle se sentait stressée : hors de question que qui que ce soit dans ce lycée doute de sa sécurité, et donc de la sécurité de l'établissement. Et puis, c'était sa vie, ses affaires...
Le garçon lui répondit alors qu'il avait à peine entendu quelques mots, il se mit même à les citer. Mae haussa un sourcil. A quoi jouait-il ? Est-ce que cela l'amusait ? Pourtant non, il avait l'air tout à fait naturel. Les mots à ne pas entendre "antidouleurs" "être suivie"... ensuite, il rajouta qu'il n'y avait pas prêté attention et que ça la regardait. Après cette phrase, Kusano se sentit un peu plus détendue. Tout allait bien, il avait l'air de s'en foutre.

Par la suite, il lui demanda si elle était nouvelle. Il valait mieux faire attention ici ? Pourquoi donc ? de quoi voulait-il donc la prévenir ? Enfin, tout le monde parlait de Tokyogakuen, ce lycée aussi génial que quiconque souhaite intégrer. Mae ne comprenait absolument pas de quoi elle devait se méfier... Le jeune homme se présenta.

-Je suis Mae Kusano, et en effet, je suis nouvelle ici... Aujourd'hui j'intègre la 3°B. Hajimemashite... Je suis contente d'avoir intégré ce Lycée ! Est-ce qu'il est aussi bien qu'on ne le raconte ? Avec les Rokou Takaras dans le coin, comment ne peut-on pas se réjouir ^^ Est-ce que tu les connais ? Se laissent-ils aborder ?

Et voilà, un flot de questions sortait de la bouche de Kusano. Elle n'arrivait toujours pas à croire que les célèbres T6, ces futurs monarques se trouvaient dans le même établissement qu'elle. Que ferait-elle en apercevant l'un d'eux ? Rien qu'à cette pensée elle était toute pétillante.

Mais se stoppant dans son élan, la demoiselle regarda sa montre.

-Ah, je vais être en retard :/ Pour mon premier jour, génial >_< Tu veux bien me dire où se trouve la 3°B s'il te plaît ? C'est immense, et je ne voudrais pas me perdre. Ah, en plus je n'ai toujours pas mon uniforme, je me demande si cette robe n'est pas trop voyante, je peux avoir ton avis ? Je n'aimerais surtout pas me faire détester dès ma rentrée...

Étrange, Kusano retrouvait sa sociabilité d'auparavant et ce bien plus vite que prévu. Demander à un garçon qu'elle connaissait à peine un avis vestimentaire, tout de même... Oui mais bon, c'était pour son bien. Kusano ne connaissait pas les filles de cet établissement, si ça se trouve elles étaient amicales, tout comme elles pouvaient être garces entre elles. Son regard se posa sur Ten, attendant une réponse. De toutes façons, même si cette tenue faisait trop, elle ne comptait sûrement pas retourner chez elle pour se changer de nouveau...

L’inconnue avait l’air sceptique. Ten ne fit pas attention à cela. Après tout, elle s’imaginait ce qu’elle voulait, le jeune homme avait été réglo avec elle. C’est vrai qu’il n’avait prêté qu’une brève attention à sa conversation téléphonique, mais n’en captait pas le sens. Soudain, après une petite analyse intérieure, l’inconnue se rassura et se présenta :

« - Je suis Mae Kusano, et en effet, je suis nouvelle ici... Aujourd'hui j'intègre la 3°B. Hajimemashite... Je suis contente d'avoir intégré ce Lycée ! Est-ce qu'il est aussi bien qu'on ne le raconte ? Avec les Rokou Takaras dans le coin, comment ne peut-on pas se réjouir ^^ Est-ce que tu les connais ? Se laissent-ils aborder ? »

Kusano ? Pourquoi son nom lui fit brusquement penser à un air de piano, qui s’ancra dans sa tête, entêtant mais fascinant. Perturbé par cette réaction étrange, le jeune homme ne prêta pas attention au flot de questions de la jeune fille curieuse. L’air persistait, il en aurait presque pu le fredonner. Seule l’évocation des Rokou Takara tut un instant l’air saisissant du piano. Ten, après un silence prononcé, ouvrit la bouche pour répondre à son interlocutrice. Mais cette dernière le coupa dans son élan. Regardant sa montre, elle s’inquiéta et enchaina :

« - Ah, je vais être en retard :/ Pour mon premier jour, génial >_< Tu veux bien me dire où se trouve la 3°B s'il te plaît ? C'est immense, et je ne voudrais pas me perdre. Ah, en plus je n'ai toujours pas mon uniforme, je me demande si cette robe n'est pas trop voyante, je peux avoir ton avis ? Je n'aimerais surtout pas me faire détester dès ma rentrée...
- Elle est très bien, ne t’en fais pas, Ten sourit, de son sourire d’ange. Kusano était amusante. Ce naturel qu’elle avait l’intriguait. C’est pour cela qu’il se sentait obliger de la mettre en garde. Tokyo Gakuen n’était pas cette école paradisiaque qu’on affichait. Je peux t’accompagner si tu veux. Je suis aussi en 3°B. Deux secondes. »

Ten s’éclipsa dans la salle d’attente ou reposait son sac. Il revint quelques secondes plus tard. Finalement, il allait y aller à son cours d’économie japonaise. Il en grimaça d’avance. Mais bon, il n’allait pas laisser Kusano dans l’embarras.

« - D’ailleurs, pourquoi ton nom me fait toujours penser à un air de piano ? Ten sourcilla, ne trouvant toujours pas la réponse. Il passa devant la jeune fille et pris un prospectus. Tiens, ce sont la liste de tous les clubs. Tu parlais des Trésors tout à l’heure. Ils sont assez … Exceptionnels. Mais tu le verras par toi-même. Il y a juste quelques petites choses à savoir ici. Ten posa son sac. Autant prendre son temps. Le prof arrivait toujours 15min en retard. Tokyo Gakuen fonctionne en hiérarchie. Les Rokou Takara au-dessus de tout, même des profs. Ensuite il y a les Three Missys. Ce sont les trois filles les plus riches. Elles font respecter la loi des Rokou Takara, et sont presque aussi importantes que les Six Garçons. Je te conseille de ne pas les contrarier. Il s’agit d’Hanako Matsuda, Hina Satomi et Yuriko Chizumu. »

Ten jeta un coup d’œil à la pendule.

« - T’inquiète pas pour ça. Le prof arrive toujours avec 15min de retard. Alors on le verra passer. D’ailleurs, ajouta-t-il, sourire aux lèvres, si je te disais que tu es dans la classe de deux T6.»[/b]

Son sourire s’agrandit plus encore. Elle devait bouillir d’enthousiasme. Il ne s’agissait pas de n’importe quel T6 en plus : Hitoshi Fukada et Yutaro Okamoto. L’air de piano résonnait toujours dans sa tête. Où l’avait-il entendu ?

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Ah génial, la robe était bien, du moins, c'était l'avis de ce garçon. Ravie, Mae arrangea son apparence tout en se dandinant toute seule comme si elle avait une glace en fasse d'elle. Mais quand le jeune garçon répondit qu'il était également en 3°B et qu'il pouvait l'accompagner, Kusano le regarda avec de grands yeux.

-A so , Quelle coïncidence ! Tant mieux, ça me fait plaisir de croiser un camarade de classe.

Ten lui demanda quelques secondes, juste le temps qu'il revienne avec son sac. Mais, comment se faisait-il qu'il n'était pas en cours ? Si la demoiselle se souvenait bien, ils avaient économie japonaise à l'heure qu'il était... A moins qu'il ne voulait pas y aller ? Ah, eh bien dans ce cas il était légèrement en train de l'obliger à se rendre en cours... Un petit sourire naquit sur ses lèvres. Il fallait prendre les choses du bon côté, elle venait d'accomplir une très bonne action ! Alors qu'elle allait lui demander s'il ne souhaitait pas se rendre en classe, il reprit la parole.

En passant juste devant elle, il se demanda pourquoi son nom lui faisait penser à un air de piano. Tiens ? Mae fut très surprise par ce commentaire. De nos jours, il n'y avait pas beaucoup de jeunes qui s'intéressaient à la grande musique, comme le piano. Aimait-il cet instrument ? Il avait sûrement écouté des mélodies de sa chère mère, vu qu'il connaissait le nom des Kusano dans le domaine du piano. La jeune fille n'eut pas le temps de répliquer, qu'il lui tendit un prospectus où se trouvaient tous les clubs de l'établissement. Mais quand il prononça le nom "Trésors", Mae redressa la tête tel un lapin ayant entendu un bruit derrière lui... Des petites choses à savoir ? Kusano fronça les sourcils, cherchant à comprendre.

Une fois son explication terminée, la demoiselle leva un sourcil. Les T6 au dessus de tout ? Même des profs ? Que voulait-il dire par là ? Qu'ils avaient réellement un pouvoir absolu sur Tokyogakuen ? Enfn, cela n'était pas très étonnant, mais cette histoire des Three Missys, Mae se demandait réellement si elles en valaient la peine. Les trois filles les plus riches ? Ne jamais les contrarier ? Rien qu'à cette idée, elle poussa un soupir qui signifiait "qu'est-ce que s'est que cette histoire, c'est n'importe quoi." Sûrement des demoiselles qui désiraient être les plus proches des Rokou Takaras et qui les surprotégeaient de tout.

-So desukâ ? C'est ridicule. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai le sentiment que ces filles veulent juste s'attitrer les T6 pour elles. Je me trompe ? Enfin, je ne voudrais surtout pas juger des gens que je ne connais pas.

Le regard de Mae se posa sur la pendule juste en face. Wow déjà ? Mais Kosuke lui affirma que de toutes façons, le professeur venait toujours avec quinze minutes de retard. Ce qui signifiait qu'il n'était pas encore présent... Ah ben tant mieux, il restait encore du temps.
Cependant, les dernières paroles de Ten ne manquèrent pas de résonner dans la tête de la blonde.

-Deux T6 dans la classe ? Iié... YADA !! C'est pas possible !! Honto ni ?? Kyaaaaaa !!

C'était plus fort qu'elle, la voilà qui sautillait sur place, les mains sur ses joues.

-Oh non c'est pas vrai, c'est une plaisanterie qu'est-ce que je vais faire, qu'est-ce que je vais faire !! Est-ce qu'ils sont gentils ?? Ah... Mais je suppose que pour moi ce serait peine perdue, je parie que si j'essaie de leur parler, je serais regardée d'une drôle de façon par les autres filles. Du style, "la nouvelle en fait un peu trop"... Ou pire, je risque d'être coursée par leur commando les Three Missys, ne ? Pff, cet organisme est si débile. Ca me fait rire.

Son sourire s'élargit.

-Demo... Ca pourrait être marrant...

Si elle avait l'occasion de s'amuser, pourquoi ne pas en profiter ? Personne ne se foutait de la gueule de Mae, ça non. Si ces filles s'avéraient injustes avec Kusano, cette dernière ne se gênerais sûrement pas de faire valoir ses droits.

-Ah, et pour mon nom de famille. Ma mère, Minami Kusano est une pianiste assez reconnue. Je suppose que c'est l'une de ses mélodies, ce dont à quoi tu penses.

[justify]Kusano poussa un soupir d’indignation. La jeune fille avait l’air de trouver cette situation aussi stupide que lui.

« - -So desukâ ? C'est ridicule. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai le sentiment que ces filles veulent juste s'attitrer les T6 pour elles. Je me trompe ? Enfin, je ne voudrais surtout pas juger des gens que je ne connais pas. »

Ten acquiesça gravement. Le comportement des Missys, à certains moments, pouvaient friser le ridicule. Lorsqu’il s’agissait des Rokou Takara, elles se transformaient en véritable harpies. Mais le jeune homme se souvint de sa rencontre avec deux d’entre elles : Hina Satomi et Hanako Matsuda. Il se souvenait de leur sincérité, de leur fragilité, mais surtout, de leur gaieté.

« - C’est vrai que des fois je me demande à quoi peut bien rimer tout ça. Mais je dois aussi reconnaitre que sans eux, les Rokou Takara seraient poursuivis et sans cesse dérangés. Elles sont bien utiles, et inspire l’ordre. Même si à certains moments elles sont effrayantes. »

Ten rit. Kusano acquiesça. Mais elle changea bien vite d’attitude lorsque Ten avait mentionné les Trésors et que deux d’entre eux se trouvaient dans sa classe. Ses yeux s’allumèrent d’enthousiasme.

« - Deux T6 dans la classe ? Iié... YADA !! C'est pas possible !! Honto ni ?? Kyaaaaaa !! »

*Ah non ! Pas une groupie de plus !?*

L’attitude de la nouvelle le confirma dans son idée. Elle se tortillait sur place, les mains sur les joues qui devaient déjà commencer à rougir de plaisir. Une groupie. Confirmation :

« - Oh non c'est pas vrai, c'est une plaisanterie qu'est-ce que je vais faire, qu'est-ce que je vais faire !! Est-ce qu'ils sont gentils ?? Ah... Mais je suppose que pour moi ce serait peine perdue, je parie que si j'essaie de leur parler, je serais regardée d'une drôle de façon par les autres filles. Du style, "la nouvelle en fait un peu trop"... Ou pire, je risque d'être coursée par leur commando les Three Missys, ne ? Pff, cet organisme est si débile. Ca me fait rire. »

A vrai dire, c’est maintenant qu’elle en faisait un peu trop. Ten attendit que la vague d’hystérie lui passe et patienta en mettant les mains dans ses poches. Chance, chance, il n’en savait rien. Il connaissait le point de vue de son meilleur ami, mais les autres, il n’en savait rien. Et puis il était clair que les Three Missys allaient la rembarrer. Si elle s’amusait à jouer avec elle, Ten ne donnait pas cher de sa peau.

« - Demo... Ca pourrait être marrant... »

*Suicidaire.*

Peut-être avait-elle un caractère bien trempée. Mais aussi fière et résistante qu’elle fut, elle ne ferait pas le poids face aux Missys et aux lois des Rokou Takara. Décidément, Kusano avait encore pleins de choses à apprendre. Avant de se faire éjecter du jeu.

« - Ah, et pour mon nom de famille. Ma mère, Minami Kusano est une pianiste assez reconnue. Je suppose que c'est l'une de ses mélodies, ce dont à quoi tu penses. »

Cette dernière réplique lui fit desserrer la mâchoire. Il reprit d’un ton jovial :

« - Ah ! Sôka ! Tu es sa fille ? Elle est exceptionnelle je trouve. Vraiment douée, il hocha la tête, sourire aux lèvres. Concernant les Missys, je te conseille de faire doucement. Il y a des choses que tu ne sais pas, visiblement. Ici, ce n’est pas n’importe quel lycée, avec n’importe quels lycéens. Aussi rageant que ça peut paraitre, on n’est pas aussi libre que ça. Si tu es dans les mauvaises grâces des Trésors, tu es éjectée du lycée, à coup d’humiliation de tous les élèves. Des amis peuvent devenir des ennemis et ils n’hésiteront pas à te descendre si ça peut leur faire gagner du pouvoir. »

Ten ne voulait pas lui faire peur, mais mieux valait prévenir. Il s’en voudrait s’il l’avait laissée dans ses rêves de conquête.

« - Ah, et évite d’approcher, de regarder de trop près le Trésor Yutaro Okamoto, qui es dans ta classe. C’est un vrai Prince. Alors fais attention. Toshi est plus abordable, mais faut pas non plus abuser. Oh ! Voilà le prof. On ferait mieux d’y aller. »

Ten avait prononcé par mégarde le surnom affectif par lequel il appelait le T6, dévoilant son lien avec ce dernier. Habitude quand tu nous tiens. Ten pivota, en direction des escaliers.

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Mae sourit quand Kosuke complimenta le talent de sa mère. Oui, elle était très fière de sa mère qui lui avait quasiment tout appris au piano. Bientôt, elle aussi, elle participerait à des concours de jeunes talents pianistes un jour... Ce n'était pas vraiment son rêve, mais elle savait que cela ferait plaisir à sa mère.

La jeune fille perdit son sourire quand Ten parla à nouveau des Missys. Elle écouta ce qu'il avait à dire, en fronçant légèrement les sourcils. Pas un lycée comme les autres avec n'importe quels lycéens ? Que voulait-il dire par là ? Et sa description de Tokyogakuen continua, sous le regard surpris de la demoiselle. Être dans les mauvaises grâces des trésors signifiait avoir tous les élèves sur le dos...? Kusano baissa la tête. Soudainement, elle prit conscience qu'il y'avait pas mal de choses qui se passaient dans cet établissement, et qu'elle ne savait aucunement. Ou plutôt pas encore. Mais au final, avait-elle réellement envie de le savoir ?
Comme une illumination, quelque chose lui disait que le Tokyogakuen dont elle avait souvent rêvé n'était en fait pas ce qu'elle pensait. La description que venait de faire ce garçon était plutôt... effrayante. Si les T6 étaient des garçons arrogants, si tous les élèves étaient à leurs pieds... Une seule personne contre un monde pareil...

Mais quel était donc ce genre de bahut ?

Et par la suite, elle fut conseillée de ne pas approcher Yutaro Okamoto de trop près, il fallait mieux faire attention à lui.
Les yeux de Kusano se reposèrent sur le jeune homme.

*Attention à lui ? ... Nande ?*

Et comme si de rien était, Ten mit le signal du départ en cours à cause de l'arrivée du prof. Il alla vers les escaliers, mais Mae resta là, à l'observer s'en aller... Sans trop savoir que faire. Elle se parla à elle même :

-Si je m'y attendais... Tout d'un coup, ce lycée m'a l'air effrayant. Que faire... Si les Trésors sont en réalités des garçons arrogants et prétentieux, ce ne doit pas être la joie tous les jours dans cette école... Je me demande... Combien d'élèves ont dut s'en aller.

Kusano se plongea dans une grande réflexion.

-Est-ce que c'est vraiment ce que je veux ? Iié... Si je suis venue ici, c'est sûrement pas pour craindre mon entourage... Je ne veux pas d'histoires... Tokyogakuen n'est peut-être pas un lycée pour moi.

Il ne valait mieux pas pour elle qu'elle reste dans les environs. Elle qui venait de sortir de ces années sans sociabilité ni force morale, c'était impossible pour elle. Autant éviter les problèmes pendant qu'il en était encore temps ! Elle interpella donc le jeune homme :

-Ano !! Ten Kosuke... Gomen nasai ! Je ne te suivrais pas. Je crois que ce Lycée... est vraiment loin d'être fait pour moi. Je vais m'en aller. Ravi de t'avoir rencontré !

Elle fit une courbette, le regarda encore pendant quelques secondes. C'était sûrement la dernière fois qu'elle le voyait. Elle fit un sourire, une dernière courbette, puis quitta le hall en courant, direction le portail. Elle en était assez loin, et ce dernier commençait à se fermer. Un mécanisme ? Ah non, hors de question, elle ne resterait pas ici. La jeune fille se mit donc à accélérer sa course, elle devait franchir ce portail.

-Pitié... Ne te ferme pas, pitié !

Mais quand elle arriva ce fut trop tard. Le portail s'était fermé. Elle laissa échapper un gros soupir, toute essoufflée, puis se retourna devant l'image de Tokyogakuen. Des bâtiments si immense, si jolis, qui en fait cachaient des vérités qui ne l'étaient pas du tout. Si elle avait sut...

La jeune fille interpella Ten. Ce dernier s’arrêta et pivota légèrement vers elle. Kusano avait changé d’attitude. Inquiète, peu sûre d’elle. Ten fronça les sourcils lorsque la jeune fille esquissa une courbette :

« - Ano !! Ten Kosuke... Gomen nasai ! Je ne te suivrais pas. Je crois que ce Lycée... est vraiment loin d'être fait pour moi. Je vais m'en aller. Ravi de t'avoir rencontré ! »

Encore une courbette, et hop, elle s’éclipsa. Amusée, Ten s’appuya contre la rampe d’escalier. Le jeune homme croisa les bras et attendit, sourire aux lèvres. L’évènement attendu se présenta. Le portail se refermait et Kusano accélérait inutilement sa course. Finalement, la porte se referma sur elle et la jeune fille fut bien obligée de s’arrêter. Quoi ? C’était les paroles du jeune homme qui avaient fait peur à cette dernière ? Elle avait l’air bien fragile si elle fuyait aussi rapidement. Tokyo Gakuen était pour la plupart, une grande aire de jeu. Quel genre de fille fragile était-elle ? Ten avait toujours pensé que les filles avaient cette force inexplicable qui les faisait se remettre sur leurs pieds, peu importe les embûches. On dirait qu’il s’était trompé.

Ten descendit lestement les quelques marches qu’il avait grimpé et se dirigea lentement vers Kusano. Le jeune homme se posta juste derrière elle et se pencha doucement vers l’oreille de la jeune fille. Puis il murmura, amusé, articulant la moindre syllabe :

« - Tu-es-coin-cé, Kusano. »

La jeune fille en question sursauta. Elle n’avait pas l’air d’avoir entendu Ten approcher. Kusano pivota, se mettant face au jeune homme. Ce dernier affichait toujours son sourire amusé. Il croisa ses bras, fixant les yeux de son interlocutrice. Ils étaient brillants. Mais de quoi ? Peur ? Colère ? Surprise ? Au bord des larmes ? Manquerait plus que ça.

« - C’est moi qui t’ai fait peur ? Avec ce que je t’ai dit de Tokyo Gakuen. Hum, tu sais, on fonctionne tous un peu comme ça, surtout dans le monde des riches. Y’a toujours des gens qui veulent dominer, d’autres qui s’écrasent ou qui se révoltent. »

Ten se demandait bien dans quel monde avait vécu la jeune fille pour être aussi tétanisée par l’ambiance du lycée. Cette ambiance, Ten avait fini par s’y mêler. Et puis, c’était un bon entrainement pour lui.

« - Je pense que t’as pas à t’en faire. En plus, tu as l’air d’adorer les Trésors. Alors, y’a pas de problème. »

Tant qu’elle restait loin des Missy, pas de soucis à se faire. Mais bon, Ten ne voulait pas non plus en rajouter.

« - Tu veux vraiment arriver en retard à ton premier cours, Kusano ? »

3eme année Messages : 25 Date d'inscription : 14/11/2009

Il était trop tard, le portail s'était fermé et Mae était en face de lui, haletante. Oh non...
Fermant les yeux, elle commença à imaginer le calvaire qu'elle risquait si elle était scolarisée dans cet établissement. Elle soupira.
Quand elle entendit un petit murmure à son oreille qui lui disait qu'elle était cuite, ou plutôt coincée, elle sursauta et se retourna vivement. C'était ce même garçon à qui elle avait dit au revoir, Ten Kosuke. Pourquoi avait-elle le sentiment que la situation l'amusait ?? A cause de ce fait, elle le regarda méchamment. C'était vraiment loin d'être marrant.

"Des gens qui veulent dominer, d'autres qui écrasent les autres". A cette phrase, Mae laissa échapper un gros soupir. Étais-ce donc une jungle, le monde des riches ? Deux années entières qu'elle avait passé loin de la sociabilité qu'était les bahuts. Alors c'était comme ça que ça se passait...
A présent il n'y avait qu'une seule chose à faire, aller en cours. Elle verrait au moins les têtes qui se présentaient dans sa classe...

-So ka... Je vois que je n'ai pas le choix. Allons-y...

C'était elle qui avait insisté auprès de son père de la laisser partir dans une vraie école. C'était donc à elle de supporter tous les inconvénients qui allaient avec.
Passant une main dans ses cheveux, elle remit en place sa petite robe, arrangea sa coiffure et frotta ses joues de ses mains comme si elle mettait une crème.

-Iguzo !!