Sous les feuilles d'Automne [ Chizumu ] ~ Terminé ~

La sonnerie qui annonçait le début de la pause se fit enfin entendre dans tout TokyoGakuen. Nombreux étaient les élèves, ainsi que les professeurs qui aimaient entendre ce son si mélodieux. Bien sûr, Noriko en faisait parti. Mais ce jour là, il y avait quelque chose qui l'a rendait encore plus contente. Elle allait revoir sa mentor. L'impitoyable et belle Missy, Yuriko Chizumu.

Le matin même, en arrivant au lycée, Noriko avait sentit son portable vibrer à travers son uniforme. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle vit le nom Chizumu apparaître sur l'écran. Cette dernière lui avait envoyé un message, la priant de venir la rejoindre à la pause dans le parc. Noriko n'avait aucune idée de ce que cette nouvelle rencontre allait lui apporter. Mais revoir la fille auquel elle avait le plus d'admiration la réjouissait.

C'est donc avec un grand sourire qu'elle se dirigea vers la grande porte centrale du lycée, menant vers l'immense parc qui l'entourait. Son passage dans le couloir entraina plusieurs retournements et Noriko ne les remarqua même pas. Son esprit était bien trop occupé pour y prêter une quelconque attention. Et même si cela n'avait pas été le cas, ces pauvres élèves n'en valait pas la peine. Loin de là. Elle se trouva rapidement dans le parc. C'était l'automne et les feuilles tombaient dans un tourbillon rougeoyant. C'était vraiment beau. En tout cas, elle avait vraiment de la chance, car la journée se présetait très bien. Un beau ciel bleu sans nuage, ainsi qu'une douce petite brise, qui ne rendait qu'agréable sa petite excursion à l'extérieur.

Noriko s'arrêta, cherchant du regard la Missy. Ce parc était tellement grand que si on ne le connaissait pas, on pouvait assez facilement se perdre. Elle tourna un peu sur elle même, scrutant le paysage. D'un coup, elle l'a vit. La belle Missy s'était réfugiée sous le grand chêne de TokyoGakuen. L'image était parfaite. Digne d'un tableau. Elle était là, assise tranquillement, sûrement en train de rêvasser. La brise faisait voler ses longs cheveux noirs autours d'elle. Et les feuilles qui tombaient rajoutaient quelque chose de vraiment beau. Noriko ne savait pas comment le dire convenablement. Et pendant ce long moment où elle l'a contemplait, Noriko était vraiment fière d'être devenue la protégée de CETTE fille. Fille qui était beaucoup plus différente que les autres et dont aucunes ne pouvaient l'égaler.

Elle sortit enfin de sa rêverie lorsqu'elle se souvint que la Missy l'attendait. Valait mieux ne pas la faire attendre. Chizumu était gentille avec Noriko, mais pouvait aussi se montrer froide en son égard si cette dernière ne la satisfaisait pas. Elle s'avança donc gracieusement vers la M3. Une fois devant elle, elle lui adressa un grand sourire qui se voulait chaleureux.

- J'ai vu ton message, désolé pour le retard... J'espère que je ne t'ai pas trop fait attendre ?

Elle s'arrêta pour regarder son visage, interrogatrice. Elle ne voulait pas être arrivé en retard. Elle qui ne supportait pas les gens ne faisant aucun effort pour être ponctuels, ce serait le comble. Elle regarda ensuite le banc, passa une main pour enlever les multiples feuilles qui décorait le banc et s'asseya. Elle se passa alors les mains dans les cheveux pour ensuite les serrer sur ses longues jambes. Elle souffla, appréciant le paysage puis se retourna vers Chizumu, toujours tout sourire.

- Mais dis-moi... Pourquoi vouloir de ma présence auprès de toi ?

Cela était plus une question de politesse que de curiosité. Quoi que... Noriko ne savait pas elle même. C'est vrai qu'elle était venue, mais elle ne savait même pas pourquoi. Sa présence était si agréable pour que Chizumu l'a demande ? Cette pensée fit plaisir à Noriko. Mais elle avait tout de même peur de la réponse que la Missy lui annonçerait. Imaginons que ce ne soit pas ce que Noriko avait pu croire.... Noriko regarda plus intensément sa voisine, se préparant à entendre la réponse à sa question. Pendant ce temps, les feuilles, elles, continuaient de tomber, comme si elles dansaient autours des deux belles jeunes filles.

Yuriko se demandait ce qu’elle pourrait faire de sa journée, en dehors des cours. La jeune fille flânait ainsi, négligemment dans les couloirs, le nez en l’air, les yeux dans le vague. Beaucoup de choses c’étaient passées, ces dernières semaines. Le bal avait été annoncé par Hitoshi Fukada, Yuriko avait été invitée par Shohei à ce même bal, Hina et Hanako restaient mystérieuses sur leur cavalier et pour comble de tout, elle avait fait la rencontre de ce curieux Hikaru qui l’avait plus ou moins défiée. De plus, depuis la première rencontre entre la Missy et la fille du directeur, les deux jeunes filles ne s’étaient pas revues. La Missy pensa qu’il était grand temps de remédier à ça.

Yuriko s’arrêta et s’appuya sur le mur du couloir. S’emparant de son téléphone, elle écrivit un SMS à sa protégée, lui donnant rendez-vous au parc du lycée, à la pause. Une fois fait, elle se remit en marche, direction sa salle de classe pour son premier cours de la journée.

Yuriko tapotait doucement de ses ongles vernis, sa table. Elle était impatiente, étrangement, d’arriver à la fin du cours et de rejoindre Noriko Fujimoto. Comment cette dernière allait ? Que se passait-il de nouveau de son côté ? Elle se prit à constater qu’elle trouver sa protégée bien plus qu’intéressante. Elle devenait, au fur et à mesure des semaines, bien plus qu’un jouet distrayant pour la Missy. Cette pensée l’amusa. Elle ne pensait pas que la cadette puisse autant lui plaire. Mais il est vrai qu’elle avait ce petit quelque chose. Sonnerie. Enfin la fin des cours. Libération et distraction. La Missy se leva précipitamment et se dirigea vers la sortie.

Yuriko dévala les escaliers, franchit rapidement les longs couloirs de Tokyo Gakuen et se retrouva à l’extérieur. Le parc du lycée. La Missy huma l’air frais du début de journée. Le temps commençait à se rafraichir. Mais c’était encore agréable. La jeune fille resta un moment, à profiter du contraste entre le dehors et l’intérieur. Puis elle se décida à franchir le pas, entrant dans l’extérieur naturel.

Yuriko parcouru du regard le parc, à la recherche d’un endroit calme pour s’assoir. La Missy marcha au gré du hasard, se laissant porter par ses longues jambes exposées au vent frais. De nombreux regards envieux se posèrent sur elle. Pourtant, ces regards se faisaient discrets, n’osant réveiller la colère de la « sorcière ». Mais certains regards se faisaient insistants, scrutant la moindre parcelle du corps de la jeune fille. Ceux-là étaient soit des nouveaux qui ne connaissaient pas encore les règles, soit ceux qui aiment défier, montrer qu’ils sont plus forts que les autres. Elle n’y fit pas attention.

Finalement, Yuriko trouva un banc, à l’écart des autres, au pied d’un arbre. Elle s’y installa, posa son sac à ses côtés. Ses cheveux volèrent au gré du vent, libérés. Son regard redevint vague. Son esprit se mit à se balader, suivant les mouvements fluctuants du vent qui entrainait ses cheveux vers un horizon inconnu.

« - J'ai vu ton message, désolé pour le retard... J'espère que je ne t'ai pas trop fait attendre ? »

Yuriko leva des yeux interrogateurs, vagues, sur la jeune fille, comme si elle sortait d’un rêve. La cadette l’étudia un instant et s’assit finalement à ses côtés, ôtant les feuilles sur le banc. Quand Noriko passa une main dans ses cheveux, et que ses longues jambes se croisèrent, elle observa quelque chose de changé. Qu’était-ce ? Les gestes, notamment celui des longues jambes, lui rappelait étrangement les siens. Yuriko sourit. Ainsi, Noriko prenait des notes.

« - Mais dis-moi... Pourquoi vouloir de ma présence auprès de toi ? »

Le sourire, les gestes devenus si naturel, l’attitude générale, le ton mielleux. Tout en Noriko traduisait l’assurance, une évolution de la Noriko qu’elle avait rencontré à la discothèque, de celle qui faisait des erreurs qui amusaient Yuriko. Celle qu’elle avait désormais en face d’elle, n’était plus la même. Elle ressemblait de plus en plus à une mini-Chizumu, une future Missy. Yuriko sourit, satisfaite de sa trouvaille. Elle se félicita d’avoir déniché ce qui lui semblait être le futur bijou de Tokyo Gakuen. Mais quelque chose de plus se dégageait de la cadette. Une sorte de halo de … Bonheur ? Ce sourire satisfait ne traduisait pas seulement de l’assurance, mais aussi une certaine félicité. Mais laquelle ? Le comportement nouveau de sa protégée l’intriguait. Elle en oublia, pour le moment, ce pourquoi elle l’avait fait venir auprès d’elle.

« - Tu as bonne mine Noriko. Je vois que tu prends de l’assurance. J’ai l’impression d’avoir une autre Noriko en face de moi. »

Yuriko passa une main dans ses cheveux, stoppant leur mouvement effréné. Elle se retourna complètement vers la cadette. Ses yeux s’allumèrent, et son ton devint joueur, mi-moqueur, mi-amusé.

« - Mais dis-moi, qu’est-ce que c’est que cette humeur joyeuse ? On dirait que quelque chose de bien s’est passé. »

Yuriko rit doucement. Elle devenait curieuse en compagnie de Noriko. Qu’est-ce qui avait animé cette joie qu’elle affichait clairement ? Une idée lui trotta dans la tête. Une rumeur qui circulait et qui avait traversé ses oreilles, filant comme le vent. Elle n’y avait pas fait attention au début. Les rumeurs sont si nombreuses et si futiles.

« - Un garçon peut-être ? »

L’attitude entière de Noriko lui était étrangère.

Pendant quelques instants, Chizumu se mit à l'observer dans les moindres détails, comme pour étudier la jeune fille. Noriko savait que ce comportement était normal. Après tout, elle avait été choisie pour ça. Mais cela lui faisait toujours aussi bizarre. Elle n'était pas encore habituée. Certes, les autres élèves de TokyoGakuen la dévisageaient à son passage, mais ce n'était pas le même chose, pas le même regard. Noriko resta silencieuse et attendit que la Missy réponde.

« - Tu as bonne mine Noriko. Je vois que tu prends de l’assurance. J’ai l’impression d’avoir une autre Noriko en face de moi. »

Noriko continua de la regarder, puis souria. Ce n'était pas ce à quoi elle s'attendait, mais cette réponse lui fit vraiment plaisir. Il est vrai que depuis qu'elle avait rencontré Chizumu, elle avait pris de l'assurance. D'abord, parce qu'elle ne voulait pas faire honte à la Missy, mais aussi parce qu'elle lui portait une grande admiration et qu'elle voulait pouvoir lui ressembler, un jour. Ensuite, Chizumu passa sa main dans ses cheveux, que leur mouvement dut au vent devait gêner. Puis, elle se tourna d'un coup pour regarder Noriko droit dans les yeux, avec une petite lueur, mi-moqueur mi-amusé. Noriko se demandait bien ce que la Missy avait en tête à ce moment là, s'attendant à tout.

« - Mais dis-moi, qu’est-ce que c’est que cette humeur joyeuse ? On dirait que quelque chose de bien s’est passé. »

Chizumu se mit à rire doucement, d'un rire claire et mélodieux. Quand à Noriko, elle était surprise de cette question. Sa bonne humeur s'affichait tant sur son visage ? En tout cas, assez pour rendre Chizumu curieuse. Mais oui... Depuis quelques temps, elle était d'un tempéramment joyeux, heureux. Noriko ne savait pas si elle devait en parler avec son aînée. Mais même si elle en avait eu envie, elle n'en aurait pas eu le temps, car cette dernière continua, toujours avec un sourire.

« - Un garçon peut-être ? »

Noriko ne pensait pas que Chizumu aurait déjà été au courant. Les rumeurs étaient donc si rapide ? Elle en était surprise.Mais elle ne montra rien de ses émotions en entendant la phrase de la Missy. Noriko regarda devant elle, cheveux au vent et posa ses mains sur le banc. Ensuite, sans pour autant regarder Chizumu, elle lui répondit d'une voix calme, amusée.

- Gagné ! Je ne croyais pas que tu serais déjà au courant, mais oui. C'est un garçon.

Elle tourna enfin son visage et fit un petit sourire à son aînée. Elle ne savait pas ce qu'elle allait faire en entendant sa réponse. Les deux jeunes filles ne s'étaient rencontrées que deux fois. Et l'image qu'elle avait donné d'elle à Chizumu était celle d'une fille dragueuse, usant de son charme pour obtenir ce qu'elle voulait des hommes. Et voila que maintenant, Noriko se retrouvait "en couple". Cela pouvait paraître bizarre, mais c'était ainsi. Comme quoi, tout le monde pouvait changer, malgré tout ce que l'on peut dire. Noriko souffla un bon coup et se refit apparaître un sourire de joie sur son visage.

- Mais dis-moi Chizumu... Enfin... Yuriko. Elle lui souria, lui demandant du regard si elle pouvait l'appeler par son prénom. Je ne pensais pas que tu sois aussi interessée par toute cette histoire.

Noriko rigola. Elle ne se voyait pas du tout en train de parler "coeur" avec elle. Peut-être parce qu'elles ne se connaissaient pas encore vraiment bien ? Mais cela ne la dérangeait pas. Après tout, elle avait le droit de savoir si elle voulait. Tout les élèves le savaient déjà, alors une de plus ou de moins. Mais, à force de pensée à toute cette histoire, Noriko repensa à un petit détail En parlant de rumeur, une circulait aussi, en rapport avec la Missy et elle se demandait bien si elle se trouvait être vrai

- Et toi ? J'entend partout au lycée des histoires sur toi En rapport avec le bal... Comme quoi... Elle hésitait. Comme quoi, ton cavalier serait un Rokou Takara. C'est vrai ?

Elle ne savait pas comment allait réagir la Missy. Peur de la mettre en colère, que cette histoire ne l'a regardait pas du tout. Mais Noriko voulait savoir. Après tout, elle lui avait bien répondu avant. Et puis, si elle n'essayait pas, elle ne le saurais jamais. Autant se lancer.

Yuriko voyait bien que la cadette devenait perplexe. Il est vrai que la Missy affichait une humeur qu’elle ne lui connaissait pas. Pourtant, Noriko ne se démonta pas pour autant. Fixant son regard au loin, elle s’exclama :

« - Gagné ! Je ne croyais pas que tu serais déjà au courant, mais oui. C'est un garçon. »

Yuriko esquissa un large sourire. Comment ne pas être au courant. Tokyo Gakuen fulminait de ses rumeurs. Il ne vivait quasiment que de ça, et qui savait tendre l’oreille pouvait obtenir n’importe quelle information plus ou moins intéressante.

« - Je t’en prie Noriko, n’oublies pas quel rôle je joue. C’est de mon devoir de tout connaitre, ici. »

A sa réplique, la cadette pivota son visage vers celui de Yuriko. Elle affichait toujours ce sourire rempli de félicité. S’il s’agissait d’une autre personne, ce visage, ce sourire, ce bonheur étalé aurait agacé la Missy. Mais elle n’en fit rien, elle ne dit rien et se contenta d’afficher une humeur neutre. Si elle était contente comme ça, Yuriko n’avait rien le droit de dire. Curieux, Yuriko Chizumu qui ne dirigeait pas ! Mais plus elle fixait ce visage, plus l’image de sa cadette, sa protégée, celle à qui elle avait tant à apprendre, casée, enchainée à quelqu’un, lui parut étrange et déplaisant. Intérieurement, la jeune fille regrettait que les flèches de Cupidon l’eurent touchées, elle. Elle qui pensait avoir trouvé un double, une sorte de mini-Yuriko, se trompait bien. La réalité lui explosait en pleine figure, et ce sourire angélique en était la preuve écrasante.

« -Mais dis-moi Chizumu... Enfin... Yuriko. Yuriko ? La Missy ne dit rien, pensive. Lui laisserait-elle le droit de briser cette barrière ? Je ne pensais pas que tu sois aussi intéressée par toute cette histoire.
- Intéressée n’est pas le mot. J’entends toute sorte de chose ici. Et si j’entends des rumeurs sur les gens que je fréquente, je les écoute. »

Yuriko se tut. Elle n’avait montré qu’une curiosité feinte, distraite, en ce qui concernait la rumeur de sa protégée avec un certain … Comment se nommait-il déjà ? Le rire cristallin de la jeune fille l’interrompit. Que pensait-elle à ce moment précis ? Leur relation évoluait, elle le sentait. Mais elle ne faisait rien pour la stopper. Pourquoi ? Cependant, elle sentit une barrière, d’abord floue, se hissait entre elles deux. Comment Noriko pourrait un jour ressembler à Yuriko et prendre sa place, si cette dernière lui était si différente ? Elle que l’amour ne touche pas, elle qui fuit toutes histoires sérieuses. Alors que sa cadette se jette dans le sbras du premier nouveau qui passe. Yuriko arqua son sourcil. Cette situation déplaisait de plus en plus à la Missy. Elle avait envie de se lever, de s’en aller loin. Elle commençait à regretter son choix. Noriko n’était plus celle qu’elle avait sentie, celle qu’elle avait choisie.

« - Et toi ? J'entend partout au lycée des histoires sur toi En rapport avec le bal... Comme quoi... Yuriko haussa son sourcil, peu engageante. Comme quoi, ton cavalier serait un Rokou Takara. C'est vrai ? »

Noriko voulait-elle parler de cœur avec elle ? Yuriko soupira. Si elle pensait que la Missy ressemblait à toutes ses filles, bernait par des sentiments pathétiques, sa cadette la décevait franchement. Les sentiments amoureux amènent des changements. Une personne intéressante devient très vite molle, engourdie. Et la Missy s’en rendait très vite compte. Néanmoins, la jeune fille ne bougea pas. Elle n’esquissa pas même un mouvement pour se lever. Puisqu’elle lui avait posé une question, il était légitime, juste, de répondre à la sienne.

Yuriko tourna son regard clair vers Noriko. Il n’exprimait rien, ne dégageait rien.

« - C’est vrai qu’on nous voit souvent ensemble, ces derniers temps. Elle réfléchit. Mais c’est vrai qu’on ne peut pas vraiment dire ce qu’il se passe entre nous. »

Yuriko rit. Elle aimait jouer, et mener Noriko dans un fleuve sombre était l’un de ses passe-temps. On l’a disait avec un Trésor. Lequel ? Il est vrai que Kimura l’avait invitée au bal. Il est vrai qu’elle s’était sentie flattée et avait accepté. Il est vrai qu’ils se voyaient de temps en temps, se croisaient dans les couloirs et se parlaient. Que pouvait bien s’imaginer les élèves ? Yuriko elle-même ne savait que penser de cette affaire. Kimura était bien quelqu’un d’étrange.

« - Mais je ne suis pas comme toutes ses filles qui tombent amoureuse. Elle fronça les sourcils. Je n’y crois pas, je n’en veux pas, je ne le cherche pas. C’est mieux ainsi. Elle se tourna vers sa protégée. Je m’étais bernée à croire que tu pensais comme moi. »

Yuriko croisa ses longues jambes.

« - A croire que je peux me tromper. »

Extérieurement, Yuriko montrait sa déception. Intérieurement, un sentiment étrange lui parvint. Elle se sentit triste. Oui, triste que Noriko ne soit pas comme elle. Triste qu’elle ne puisse pas comprendre. Triste qu’elles ne partageaient pas les mêmes opinions. Triste d’avoir perdu son double. Yuriko soupira.

Quand Noriko lui posa cette question, la Missy se tourna vers elle, ne montrant rien de ses sentiments. Son regard n'exprimait rien de ce qu'elle pouvait bien penser à ce moment même. Mais il restait toutefois clair.

« - C’est vrai qu’on nous voit souvent ensemble, ces derniers temps. Elle réfléchit. Mais c’est vrai qu’on ne peut pas vraiment dire ce qu’il se passe entre nous. »

Yuriko se mit à rire. Quand à Noriko, elle continuait de la regarder, essayant de comprendre la signification de cette phrase. La Missy aimait bien joué avec ses mots, restant dans le flou. Ce comportement ne pouvait qu'attiser la curiosité de Noriko à ce sujet. Mais la jeune fille s'abstint de tout commentaire, voyant que sa sempai allait reprendre la parole.

« - Mais je ne suis pas comme toutes ses filles qui tombent amoureuse. Elle fronça les sourcils. Je n’y crois pas, je n’en veux pas, je ne le cherche pas. C’est mieux ainsi. Elle se tourna vers sa protégée. Je m’étais bernée à croire que tu pensais comme moi. »

La Missy croisa ses longues jambes, silencieuse. En entendant cette phrase, Noriko se mit à baisser les yeux et les reporta rapidement de nouveau vers Yuriko.

« - A croire que je peux me tromper. »

Noriko l'écouta attentivement et fut surprise de la tournure que prit leur conversation. Le visage de Yuriko montrait de la déception envers elle. Noriko fronça légèrement ses sourcils. Elle savait qu'elle avait dut changer depuis qu'elle avait rencontré Shuji. Mais elle continuait de penser comme Yuriko. D'un côté, elle était vexée par ce qu'elle venait de lui dire. Vexée que, Yuriko Chizumu, pense que Noriko faisait partie de toutes ces filles qui ne vivaient que pour leurs copains. Elle n'était pas comme ça, elle. Oui, elle avait changé. Mais beaucoup de monde change lorsqu'il rencontre quelqu'un, sentimentalement comme amicalement.

- Tu sais, je suis déçue aussi... Que tu puisses me considérer comme toute ces autres filles... Et je tiens à dire que je pense toujours comme toi. C'est juste que... J'en suis un peu moins sùr maintenant, mais j'y crois toujours. Elle souffla, puis continua avec un ton sérieux. En tout cas, jamais je ne changerais de personnalité, juste pour un garçon. Car même si je suis en couple maintenant, je continue de penser que ce ne sont que des histoires passagères.

Même si elle se sentait bien avec Shuji, elle savait très bien que cela ne durerais pas pour toujours, loin de là. Les histoires parfaites n'existent pas. Tout les couples finissent par se faner un jour. Peut-être que pour Noriko, cela allait durer quelques années, mais cela pouvait durer aussi que quelques mois. On ne pouvait pas savoir. C'est pour cette raison que Noriko refuse de devoir ce faire passer pour ce qu'elle n'ai pas, juste pour quelque chose d'éphémère comme l'amour.

- Et puis, même si je suis "casée", ne t'inquiètes pas. Malgré ce que tu peux penser, je reste tout de même la Noriko Fujimoto que tu as connu à la discothèque. Elle souria. Toujours aussi gamine et charmeuse qu'à notre première rencontre. Elle rigola doucement. J'espère vraiment au fond de moi que même avec mes changements, tu continueras à m'apprécier. Quitte à te trouver une nouvelle mini-Missy.

Noriko avait dit sa dernière phrase d'un ton las et triste. Elle se mit ensuite à regarder de nouveau devant elle, plongée dans ses pensées. Oui, elle avait un peu changé, mûrit surtout. Mais c'était essentiellement dut au bonheur qu'elle ressentait en elle à ce moment. Mais la phrase que lui avait dîte plus tôt Yuriko continuait de lui rester en tête. "Je m’étais bernée à croire que tu pensais comme moi ". Cette phrase... cette phrase avait blessé Noriko. Plus qu'elle ne le pensait. Elle admirait tellement la Missy, que cette phrase, sortit de sa bouche, avait fait beaucoup plus de dégats que par n'importe qui d'autre. Noriko ne savait plus quoi penser. Elle avait vraiment été contente, heureuse, de s'être trouvée à ses côtés, d'avoir été choisie, d'avoir été considéré comme une mini-Chizumu... Mais maintenant, que devait-elle comprendre alors ? Elle ne le savait pas. Et elle espèrait une réponse de Yuriko.

« - Tu sais, je suis déçue aussi... Que tu puisses me considérer comme toutes ces autres filles... Et je tiens à dire que je pense toujours comme toi. C'est juste que... J'en suis un peu moins sûr maintenant, mais j'y crois toujours. Elle souffla, puis continua avec un ton sérieux. En tout cas, jamais je ne changerais de personnalité, juste pour un garçon. Car même si je suis en couple maintenant, je continue de penser que ce ne sont que des histoires passagères. »

Yuriko rit. Noriko était si étrange. Pareille qu’elle, mais elle n’était plus aussi sûre de ces croyances ? La cadette ne sentait-elle pas les contradictions de ses propos ? Elle qui était si sûre de ses croyances, voilà qu’elle doutait. Selon la Missy, si la jeune fille pensait que son histoire avec … Peu importe. Si elle pensait que son histoire n’était que passagère, à quoi bon s’être liée à lui ? Yuriko ne comprenait plus. Etait-elle amoureuse de lui ? Réellement ? Ces filles qui cherchaient l’amour, quand elles le trouvaient, ne se voyaient-elles pas vivre avec leur homme pour toujours ? Yuriko arqua son sourcil.

« - Et puis, même si je suis "casée", ne t'inquiètes pas. Malgré ce que tu peux penser, je reste tout de même la Noriko Fujimoto que tu as connu à la discothèque. Toujours aussi gamine et charmeuse qu'à notre première rencontre. Elle rigola doucement. J'espère vraiment au fond de moi que même avec mes changements, tu continueras à m'apprécier. Quitte à te trouver une nouvelle mini-Missy. »

Au ton triste et presque murmuré de Noriko, Yuriko se retourna vers la cadette. Nouvelle mini-Missy ? Alors comme ça, elle avait entrevue le projet de Yuriko à son égard ? La Missy esquissa un large sourire. Noriko était perspicace. D’un coup, la déception qu’elle éprouvait, disparue comme par enchantement. Noriko s’était peut-être entichée, et entichée était le mot, cela nous pouvait pas être autre chose, mais elle restait ce que Yuriko avait vu en elle : une semblable. Certes, différente, égarée, mais après tout, si elle n’avait rien à lui apprendre, ce serait ennuyant.

« - Une mini-Missy, dis-tu. Tu es bien prétentieuse, Noriko. Elle rit joyeusement pourtant. Tu es étrange aussi. Tu dis toujours penser comme moi. Mais tu dis ne plus en être si sûre. C’est qu’au fond, tu ne penses plus comme moi. »

Yuriko éudia avec attention celle qui était assise à ses côtés. La cadette avait changé. En bien. En mal aussi. C’était une élève. La Missy ne pouvait pas s’attendre à une fille déjà toute formée. Surtout qu’elle l’aurait sûrement congédiée, agacé par son comportement. Au moins, Noriko nourrissait quelque chose d’intéressant, de différent.

« - Je vais te faire une confidence. Je ne suis jamais tombée amoureuse. Certains disent qu’on ne choisit pas l’amour. Moi je dis qu’on peut, en refusant toute relation stable et profonde avec un homme. C’est mon choix. Ce n’est pas le tien, visiblement. Elle soupira. Mais reprit tout de même.Si je t’avais fait venir, à l’origine, c’était pour parler avec toi de ce que j’avais prévu. »

Yuriko regarda un groupe de filles qui l’étudiaient d’un peu trop près. Un seul regard suffit à ce qu’elles regardèrent ailleurs, le rouge aux joues. La Missy s’approcha de sa protégée. Sur le ton de la joyeuse confidence elle reprit.

« - Aujourd’hui, plus qu’un autre jour, tu m’as montré que tu en valais la peine. Alors, sur ce, je tiens à confirmer ce que je pense de toi. »

Toute trace de déception et de distance avait disparu du visage et de l’attitude de Yuriko. Au contraire, elle était plutôt de bonne humeur. Noriko lui plaisait de plus en plus. Elle décida de laisser tomber l’égarement amoureux de la jeune fille. De le lui pardonner du moins.

« - Alors voilà. Les Three Missys arrivent à leur dernière année à Tokyo Gakuen. Evidemment, les Rokou Takara aussi. Evidemment, d’autres prendront notre place. Mais en ce qui nous concerne, nous, les MThree, nous ne voulons pas laisser faire les choses. Il n’est pas question que des pimbêches prennent notre place et salissent notre nom. »

Yuriko fronça les sourcils, sous le mécontentement. Les trois jeunes filles privilégiées avaient de nombreuses fois évoqué ce sujet, et le même constat parvenait à leur bouche. Elles refusaient de laisser des filles incompétentes au pouvoir.

« - Alors, Hina, Hanako et moi-même, on s’est dit que nous nous en chargerons nous-mêmes. Chacune d’entre nous cherche sa Missy, celle qu’elle trouve digne de lui succéder. Je sais qu’Hanako a déjà arrêté son choix. Le mien aussi. »

Là-dessus, Yuriko plongea ses yeux clairs dans ceux de sa protégée, sa choisie. Il était évident que la jeune fille acceptait. Elle avait déjà montré à la Missy qu’elle serait déçue si elle décidait de la lâcher subitement. Mais il ne fallait pas penser que tout serait facile, désormais. Au contraire …

« - Une mini-Missy, dis-tu. Tu es bien prétentieuse, Noriko. Elle rit joyeusement pourtant. Tu es étrange aussi. Tu dis toujours penser comme moi. Mais tu dis ne plus en être si sûre. C’est qu’au fond, tu ne penses plus comme moi. »

Noriko hésita un instant à regarder en face la Missy. Elle sentait son regard sur elle et savait très bien qu'elle l'étudiait. C'était la première fois que Noriko n'était pas à l'aise face à Yuriko. Elle continua donc de l'écouter, le regard droit devant elle.

« - Je vais te faire une confidence. Je ne suis jamais tombée amoureuse. Certains disent qu’on ne choisit pas l’amour. Moi je dis qu’on peut, en refusant toute relation stable et profonde avec un homme. C’est mon choix. Ce n’est pas le tien, visiblement. Elle soupira. Mais reprit tout de même. Si je t’avais fait venir, à l’origine, c’était pour parler avec toi de ce que j’avais prévu. Aujourd’hui, plus qu’un autre jour, tu m’as montré que tu en valais la peine. Alors, sur ce, je tiens à confirmer ce que je pense de toi. »

A ces mots, Noriko tourna instinctivement la tête vers sa voisine. Elle fut contente de voir que son visage était dépourvus de cette déception qu'il arborait quelques minutes plus tôt et elle semblait être de meilleure humeur. Cela était donc bon signe ? A priori oui. Au fond d'elle, Noriko savait que Yuriko devait être toujours un peu déçu du fait qu'elle se soit entichée d'un garçon. Mais elle resta silencieuse sur ce sujet, ne voulant pas empirer la situation qui avait enfin retrouvé son but initial.

« - Alors voilà. Les Three Missys arrivent à leur dernière année à Tokyo Gakuen. Evidemment, les Rokou Takara aussi. Evidemment, d’autres prendront notre place. Mais en ce qui nous concerne, nous, les MThree, nous ne voulons pas laisser faire les choses. Il n’est pas question que des pimbêches prennent notre place et salissent notre nom. »

Noriko remarqua le froncement de sourcil de la Missy lorsqu'elle vint à parler des filles de TokyoGakuen. Il est vrai qu'à leur départ, beaucoup d'entre elles se disputeraient l'honneur de porter le nom de Three Missys. Noriko n'osait même pas imaginer ce qu'il en sortirait si c'était ces petites groupies sùre d'elle qui prenaient le pouvoir. A ces pensées, Noriko secoua légèrement sa tête, montrant ainsi sa désapprobation face à une telle éventualité.

« - Alors, Hina, Hanako et moi-même, on s’est dit que nous nous en chargerons nous-mêmes. Chacune d’entre nous cherche sa Missy, celle qu’elle trouve digne de lui succéder. Je sais qu’Hanako a déjà arrêté son choix. Le mien aussi. »

La Missy plongea alors son regard dans celui de Noriko. Celle-ci ne doutait plus maintenant. Elle était bien l'heureuse élue choisit par Yuriko pour prendre sa suite dans TokyoGakuen. Plus de doute possible maintenant. Noriko afficha alors un grand sourire, montrant son accord quand à la proposition de Chizumu. De toute façon, elle savait bien que la Missy avait très bien dut se douter de sa réponse. Mais qu'importe. Mais c'est une fois que toute cette histoire fut confirmé que Noriko se rendit compte de la tâche ardue dans laquelle elle s'était fourré. Être une Missy n'allait pas être de tout repos. Et elle comptait bien sur l'aide de sa "mentor" pour l'entraîner comme il se doit à son futur. Futur qui devenait de plus en plus proche maintenant.

- Ne, tu as parlé du fait que Matsuda avait déjà arrêté son choix. Et j'ai aussi entendu dire que Ayumu Chiba aurait elle aussi été choisit. C'est donc elle sa protégée ?

Noriko regarda Yuriko, interrogatrice. Oui, Ayumu Chiba, qui est dans sa classe et avec qui elle s'entend d'ailleurs assez bien, semblait avoir été choisit comme la seconde future Missy. Et Noriko se demandait si ce n'était que simple rumeur ou réalité. Dans le dernier cas, elle était assez contente.

- En tout cas, je sui vraiment contente et flattée que tu m'ai choisit. Je sais que je te l'ai déjà dit, mais ce n'est pas grave. Elle rigola. En fait, si je t'ai aussi parler d'Ayumu, c'est parce que nous sommes amies et donc ça me fait plaisir de savoir que nous serons ensemble. Il serait beaucoup mieux que des Missys puissent s'entendre...

Elle s'arrêta. Oui, il était mieux que les filles choisit puissent se s'entendre correctement. Noriko pouvait avoir un sale caractère si elle le voulait. Et devoir être en "collaboration" avec une fille qu'elle ne pouvait pas supporté pourrait compromettre tout ce que les M3 feraient pour protéger comme il se doit les Rokou Takara. Le Rokou Takara... Une nouvelle question vint trotter dans l'esprit de la jeune Noriko. Qu'en serait-il du Rokou Takara ? Eux aussi était en dernière année. Qui prendrait donc leur place l'année prochaine ? Elle se tourna pour bien être en face de Yuriko. Elle ne savait si elle devait lui demander, si ce n'était pas trop déplacé. Elle se mordit la lèvre puis se décida enfin.

- Au fait... Je sais que ça fait beaucoup de questions d'un coup mais... Elle prit une feuille du chêne dans sa main. Tu dis que vous, les Three Missys, êtes en dernière année et qu'il vous faut des "héritiers" si l'on peut appelé ça comme ça. Mais au sujet des Rokou Takara ? Eux aussi sont en troisième année, alors... Je me demandais si eux aussi avait choisit leurs "héritiers".

Elle continua de regarder la Missy dans les yeux, attendant sa réponse, tout en jouant avec sa feuille qu'elle faisait tournoyer sur elle même.

Noriko regarda un instant les yeux de Yuriko, ahurie. Cette dernière sourit de délice. Elle adorait surprendre, et surtout sa protégée. La cadette se mit alors, à son tour, à esquisser un large sourire. A cette réponse muette, la Missy adoucit son regard. Elle ne sut pourquoi, mais la jeune fille s’attirait de plus en plus les faveurs de la cruelle Missy. Elle ne sut pourquoi, mais petit à petit, elle s’attachait à Noriko Fujimoto.

« - Ne, tu as parlé du fait que Matsuda avait déjà arrêté son choix. Et j'ai aussi entendu dire que Ayumu Chiba aurait elle aussi été choisit. C'est donc elle sa protégée ? »

Yuriko leva un sourcil. Vraiment bien renseignée cette Noriko Fujimoto. Après tout, elle n’était pas le choix de la Missy Yuriko Chizumu pour rien. Mais bon, à présent, Yuriko ne voyait plus pourquoi elle lui cacherait toutes ses choses. Après tout, elle faisait désormais partie du projet. Elle se devait donc de poser toutes ces questions, et à l’ainée d’y répondre.

« - Il me semble bien qu’Hanako ai choisi Chiba-san. Je ne l’ai pas encore rencontrée. Mais si tu la connais, c’est mieux. Si les futures Three Missys ne s’entendent pas, ça ne sert à rien. »

Noriko remua légèrement sur le banc. Elle avait l’air gênée. Yuriko avait sûrement répondu à l’une de ses interrogations. Une fois bien en place, la cadette poursuivit :

« - En tout cas, je sui vraiment contente et flattée que tu m'ais choisit. Je sais que je te l'ai déjà dit, mais ce n'est pas grave. Elle rigola. En fait, si je t'ai aussi parler d'Ayumu, c'est parce que nous sommes amies et donc ça me fait plaisir de savoir que nous serons ensemble. Il serait beaucoup mieux que des Missys puissent s'entendre... »

Yuriko sourit. Elle s’en était doutée. Noriko était ainsi bien plus semblable à Yuriko qu’il n’y paraissait. Elle aussi devait avoir un caractère difficile à vivre, surtout en cas de collaboration prolongée. Si la Missy n’était pas amie avec les autres membres du MThree, le groupe se serait disloqué il y a déjà longtemps. Yuriko aimait dominer. Elle appréciait particulièrement contrôler, diriger, être libre de ses actes. Hina et Hanako comprenaient cela et laissaient librement la jeune fille faire ses choix. Mais avec le temps, elle avait appris à vivre en groupe, partager les idées et les décisions. Yuriko ne voyait rien de dégradant de s’allier à la décision d’un autre, tant que cet autre était Hina ou Hanako.

Noriko semblait être de la même souche qu’elle. Les deux jeunes filles étaient en quelque sorte des filles indomptables.

« - Ne t’en fais pas. Avec les filles on a aussi pensé à ça. C’est vrai que pour l’instant, on regarde plutôt le profil qui nous serait susceptible de nous intéresser. Mais on doit aussi voir l’entente du groupe. Sinon ça ne tiendra jamais. »[b][color]

Yuriko soupira. Visiblement, pour les deux Mini-Missys ça semblait coller. Mais pour la troisième …. ?

[b][color=indigo] « - Au fait... Je sais que ça fait beaucoup de questions d'un coup mais... Tu dis que vous, les Three Missys, êtes en dernière année et qu'il vous faut des "héritiers" si l'on peut appeler ça comme ça. Mais au sujet des Rokou Takara ? Eux aussi sont en troisième année, alors... Je me demandais si eux aussi avait choisit leurs "héritiers". »

Yuriko fixa les feuilles qui tombaient sur le sol. Le paysage changeait au fur et à mesure du temps qui passait sous leurs yeux. Bientôt le bal … Et l’occasion pour les élèves de Tokyo Gakuen de se jeter sur de nouvelles rumeurs, de nouveaux potins sortis de leur imagination galopante.

« - Je n’en sais rien du tout. A vrai dire, il y a aussi autre chose que je dois te dire. Elle regarda sa protégée à nouveau. Les Rokou Takara et les Three Missys ne sont pas des intimes. Il ne faut pas croire ce que l’on dit. On ne se fréquente pas. Les Missys ne sont pas spéciales pour les Trésors. Ils nous sont reconnaissants, mais ça s’arrête là. »

Yuriko leva les yeux vers l’immense horloge qui trônait au sommet de Tokyo Gakuen. La jeune séductrice agita ses jambes, secouant les quelques feuilles venues se loger sur ses chaussures. Puis elle se leva.

« - On devrait continuer cette conversation dans un cadre plus intime. Disons, chez toi, après le bal. Amuses-toi bien à ce bal, et ouvre bien grand les yeux. C’est à ce genre d’évènement mondain que les choses excitantes se produisent. Je suppose que tu y vas avec ton copain ? Elle n’arriva pas à se remémorer son nom. Yuriko ne retenait jamais ce genre de choses futiles. Je te verrais sûrement là-bas. Elle agita la main, tandis qu’elle reculait. On se verra sans doute là-bas, Nori-chan. »

Yuriko pivota et se dirigea vers l’établissement de sa démarche assurée et féline. Oui, les évènements croustillants avaient lieu pendant ce genre d’évènement. Mais le plus intéressant venait le lendemain du conte de fée.

« - Je n’en sais rien du tout. A vrai dire, il y a aussi autre chose que je dois te dire. Elle regarda sa protégée à nouveau. Les Rokou Takara et les Three Missys ne sont pas des intimes. Il ne faut pas croire ce que l’on dit. On ne se fréquente pas. Les Missys ne sont pas spéciales pour les Trésors. Ils nous sont reconnaissants, mais ça s’arrête là. »

Pas des intimes ? Noriko n'irait pas jusqu'à dire qu'ils étaient "intimes" mais quand même assez proches. Enfin, c'était l'impression qu'ils donnaient aux élèves. Peut-être leur statut qui faisait ça. Mais au fond d'elle, cela ne la surpris pas plus que ça. Les Missys avaient toujours employés un ton très poli envers les Six Trésors et n'avaient jamais montré un quelconque signe de familiarité entre eux. Au moins, maintenant Noriko y voyait plus clair. Comme si un mystère venait d'être éclarcit. Puis, elle remarqua que Yuriko observait la grande Horloge. En effet, les cours n'allaient pas tarder à reprendre. La Missy se mit à agiter ses jambes et fit, par ces gestes, tombés quelques feuilles qui étaient venu se loger sur ses talons. Une fois fait, elle se leva d'un mouvement gracieux et se tourna une dernière fois vers Noriko.

« - On devrait continuer cette conversation dans un cadre plus intime. Disons, chez toi, après le bal. Amuses-toi bien à ce bal, et ouvre bien grand les yeux. C’est à ce genre d’évènement mondain que les choses excitantes se produisent. Je suppose que tu y vas avec ton copain ? Elle n’arriva pas à se remémorer son nom. Yuriko ne retenait jamais ce genre de choses futiles. Je te verrais sûrement là-bas. Elle agita la main, tandis qu’elle reculait. On se verra sans doute là-bas, Nori-chan. »

Le bal... Noriko avait complètement oublié ce détail. Devait-elle y aller ? Sûrement. Mais les bals étaient tellement ennuyeux... En tout cas, elle en avait mauvais souvenir. Peut-être en parlerait-elle avec Shuji et si lui en avait l'envie, ils iraient. Mais comme avait dit Chizumu, beaucoup de choses interessantes allaient se produire. Et connaissant la curiosité de Noriko, elle ne voulait pas manqué un moment pareil. Finalement, oui. Peut-être allait-elle faire une exception et y aller, à ce bal. Elle regarda Yuriko s'éloigner, en direction du lycée. Un petit sourire satisfait apparus sur son visage de poupée. Elle était contente de se moment passer avec la Missy.

Noriko souffla un grand coup, jetta la feuille qu'elle tenait toujours dans ses mains et se leva doucement, admirant le paysage aux alentours. Elle n'avait pas trop envie d'aller en cours ce matin. Elle décida pour une fois de sécher et se rassit tranquillement sur le banc, sous le retentissement de la sonnerie de TokyoGakuen.