Sauvé ! [ Yuriko ] ~ Terminé ~

La sonnerie qui signifiait le temps de la pause se fit entendre dans tout TokyoGakuen. Atsumi s’étira prestement pour ensuite se lever de sa place et se diriger vers la porte de la salle. Ce moment était toujours celui que le jeune Akari redoutait le plus. Qui disait pause, disait que tout les étudiants de l’établissement étaient présents dans les couloirs, dont, bien évidemment, les filles. Et c’était justement ces « filles » que Atsumi ne voulait pas croiser. Il prit alors une grande bouffée d’air, se passa les mains dans les cheveux et se fraya un passage dans la foule qui peuplait le couloir.

Comme il s’y attendait, il n’avait même pas eu le temps de faire 3 pas, que déjà une petite vague d’une dizaine de jeunes filles en fleurs le submergea. Atsumi n’en pouvait plus. Ses oreilles aussi surtout. Il essaya tant bien que mal de se dégager, mais les filles devenaient bien trop nombreuses. Lui parlant, non, plutôt lui criant, des choses dont il n’avait rien à faire. Atsumi allait leurs accorder sa défaite, quand il entendit des pas de talons sur le sol du couloir. Le garçon eut un sourire triomphant sur le visage. Enfin ! Il allait pouvoir se libérer. Et lorsqu’il la vit passer d’un pas vif et rapide devant lui, il se mit alors à l’interpeller d’une voix forte.

« CHIZUMU ! »

Les hordes de groupies devinrent d’un coup silencieuses. Atsumi profita alors de ce moment de confusion pour traverser la foule, en direction de sa "sauveuse". Il courut la rejoindre et remarqua qu’elle avait accéléré le pas à sa vue. Ne prêtant aucune attention à ce détail, il se mit face à le jeune fille en marche arrière pour rester à hauteur de son visage et garder un œil sur ses agresseurs. D’une voix forte pour que tout le monde l’entende, il ajouta.

« Ne, Chizumu, comment vas-tu depuis notre dernière rencontre à la bibliothèque ? »

Atsumi ne fit pas attention au comportement qu’eut Yuriko en son égard, bien trop concentré à vérifier si son plan marchait. Comme il s’y attendait, les jeunes filles, voyant qu’il se trouvait en la présence de la froide et cruelle Missy Yuriko Chizumu, se faisaient beaucoup moins sûr d’elles et abandonnèrent une à une Atsumi. Il reporta ensuite son attention vers la Missy et avec un sourire, la remercia.

« Désolé de t’avoir utilisé comme ça, sans prévenir... Mais c’est la seule issue que j’ai pu trouver sur le moment… Ne t’inquiètes pas, je te le revaudrait. »

Puis, voyant que plus personne ne les suivait, un sourire satisfait s’afficha sur son beau visage. Avec un petit souffle, il se recoiffa rapidement et s'adressa à la jeune demoiselle.

« Mais au fait, qu‘as-tu bien pu faire à ces pauvres filles ? Je n’ai jamais vu autant de terreur dans leurs yeux que quand tu étais dans les parages ! »

Il se mit alors à rigoler. Il comprenait mieux maintenant pourquoi les Rokou Takara étaient aussi reconnaissant envers les Three Missys. Sans elles, leurs vies à TokyoGakuen seraient pire qu’un calvaire. Déjà que lui-même avait du mal… Il ne voulait même pas imaginer ce que devait endurer à longueur de journée les Trésors.

« Dis-moi, quel est donc ton secret ? Franchement, ça me serait tellement utile ! »

Yuriko avait attendu la sonnerie avec impatience. Bizarrement, elle mourrait littéralement de faim. Après mûres réflexions, elle se souvint qu’elle n’avait rien pris au petit-déjeuner. Evidemment, l’estomac vide, ça n’aide pas. La main sous son menton, tapotant la table de ses ongles vernis de sa main libre, la Missy avait les yeux rivés sur l’horloge. Soudain … Libération. La sonnerie se fit entendre, signalant aux élèves que leur torture était remise à plus tard. Les élèves de Tokyo Gakuen s’empressèrent de sortir de leurs salles, créant une immense foule dans les couloirs. La jeune fille attrapa son sac qu’elle hissa sur son épaule. Puis elle sortit de la salle de cours.

Yuriko fit raisonner ses talons sur le sol froid et comme à son habitude, on lui laissait volontiers le passage. Les élèves s’écartaient si promptement, que la jeune fille n’avait plus à faire attention où elle mettait ses pieds. Un sourire satisfait s’afficha sur son visage. Ah, les joies de la domination. Mais son sourire disparu aussi sec. La cause ? Elle avait faim. Elle continua à marcher, réfléchissant à l’encas qu’elle pourrait s’acheter.

« - CHIZUMU. »

D’un coup, les bruits agaçant de la foule se turent, suspendus dans l’air. Seul le bruit des talons de Yuriko continuait à résonner dans le couloir qu’on aurait cru désert. Elle n’eut pas besoin de se retourner pour deviner qui avait osé l’interpeller ainsi. Les élèves regardèrent alertés la Missy qui ne disait mot, se contentant d’avancer. Cette stupeur la fit rire intérieurement. Ce qu’ils pouvaient paraitre idiot en ce moment précis.

Yuriko entendit des bruits de pas précipités et elle-même pressa le pas. Ce n’était pas le moment, elle avait autre chose en tête, et un estomac à satisfaire. Atsumi Akari se positionna juste devant elle, marchant à l’envers. Le visage agréable et charmeur du jeune homme envahit le champ de vision de la Missy. A sa vue, la jeune fille accéléra encore, l’ignorant délibérément. Elle n’était pas d’humeur à supporter le comportement insolent d’Akari. Pas maintenant. Mais le jeune homme en décida autrement. Ne lâchant pas la demoiselle, il tenait la cadence et s’exprima d’une voix forte, pour que tous l’entende :

« - Ne, Chizumu, comment vas-tu depuis notre dernière rencontre à la bibliothèque ? »

Yuriko foudroya l’insolent du regard. Inutile de rappeler aux élèves que la Missy Yuriko Chizumu avait laissé passer le comportement insolent du jeune homme. Inutile de rappeler que la jeune fille s’était emportée face aux extravagances de son interlocuteur. Qu’il était agaçant. Akari l’énervait déjà. Elle ne savait pourquoi il s’était adressé à elle, aussi bruyamment que possible, mais elle ne tenait pas à le savoir. D’ailleurs, elle s’en fichait. Pour le moment, il n’y avait que son estomac qui comptait. Rien d’autre.

Mais Akari ne s’arrêta pas là. Sur sa lancée, mais sur un ton plus bas, et plus normal, le jeune homme adressa un sourire amical à Yuriko. La jeune fille tourna la tête. Elle n’avait pas envie de voir son sourire amicalement charmeur sur son visage. Akari avait vraiment le don de l’agacer au plus au point. Ce jeune homme l’irritait.

« - Désolé de t’avoir utilisé comme ça, sans prévenir... Mais c’est la seule issue que j’ai pu trouver sur le moment… Ne t’inquiètes pas, je te le revaudrais. »

Yuriko ne voyait absolument pas de quoi pouvait bien parler l’insolent. Mais elle s’en fichait. Ignorant toujours Akari, elle continua de marcher. Néanmoins avec tout l’effort du monde, elle ne put que voir le sourire soulagé, avec toujours cette pointe de charme, auréoler sur les lèvres du jeune homme. Agaçant. Akari se recoiffa et s’exclama à nouveau :

« - Mais au fait, qu‘as-tu bien pu faire à ces pauvres filles ? Je n’ai jamais vu autant de terreur dans leurs yeux que quand tu étais dans les parages ! Dis-moi, quel est donc ton secret ? Franchement, ça me serait tellement utile ! »

Il se mit à rire et Yuriko ne put empêcher un sourire de naitre sur ses lèvres glossées. Il n’y avait pas de secrets, elle était tout simplement Yuriko Chizumu. Pour toute réponse, la Missy se contenta de virer ses yeux clairs et glacials sur ceux amusés d’Akari, tentant de lui faire transmettre un message qu’eux seuls comprendraient.

Quelques jeunes filles s’approchèrent des deux jeunes gens. L’une d’elles appela timidement Akari, n’osant trop élever la voix, de peur de déranger la Missy. Cette dernière posa un doigt sur les lèvres du jeune homme et de son autre main, le poussa légèrement vers la porte de la classe 3°A. Un sourire amusé et des yeux brillants, Yuriko tourna sa tête vers le petit groupe de fille. Sans doute des groupies. Il avait du succès ce jeune homme. De sa voix la plus mielleuse, la Missy s’adressa à elle :

« - Désolée, mais Atsumi est occupé. Excusez-nous, mais vous dérangez. »

Yuriko n’attendit pas la réponse des jeunes filles, qu’elle poussa Akari dans la pièce et referma la porte. Retrouvant son visage impartial et neutre, elle contourna Akari et s’assit sur une chaise. La faim la tailladait. Une main sur le ventre, elle s’exclama d’une voix plaintive :

« - J’ai faim ! »

Atsumi rigolait toujours quand il vit arriver sur lui quelques jeunes filles, ce qui le coupa presque net dans son amusement. Que voulaient-elles encore ? Ces jeunes étaient de plus en plus tenace. Et au moment où l'une d'entre elle eut assez de courage pour lui adresser la parole, Yuriko lui "porta secours", mettant un doigt sur la bouche du garçon et le poussant de son autre main libre vers leur classe respective. Un sourire amusé se dessina légèrement sur le beau, mais également froid, visage de la Missy.

« - Désolée, mais Atsumi est occupé. Excusez-nous, mais vous dérangez. »

Sans même attendre la moindre réponse des jeunes filles, Yuriko entra dans la classe, accompagné d'Atsumi. Ce dernier remarqua un regard supris de la part d'une des groupies lorsque la porte se referma sur eux. D'ailleurs, le jeune Akari aussi était surpris. Pourquoi la Missy l'avait-elle emmené ici ? lorsqu'elle se retourna pour aller s'asseoir sur une chaise vide, son regard était redevenu neutre, empêchant à Atsumi de deviner les sentiments que pouvait avoir la jeune fille à ce moment. Puis, une main sur son ventre, elle s'exclama

« - J’ai faim ! »

Atsumi la regarda, haussant ses sourcils. C'est tout ? Elle l'avait emmené ici pour ensuite se plaindre de la faim qui se faisait de plus en plus présente ? Pourquoi ? Le garçon resta debout, ne bougeant pas, ne sachant non plus que faire devant cette affirmation. Il se mit ensuite à begayer, ne trouvant rien à lui répondre, mais reprit rapidement son franc-parler.

- Pourquoi reste-tu ici alors ? Il la regarda, interrogateur. Franchement, vous me surprendrez toujours, Chère Mademoiselle...

Voyant que la Missy ne comprenait pas où voulait vraiment en venir Akari, il s'expliqua, se mettant à marcher à travers la pièce dans laquelle ils se trouvaient.

- Je veux dire... Je ne te comprend pas trop là. Juste avant, tu ne semblait pas prêter la moindre attention à ma personne, et voila que tu me protège de ces gamines en m'emmenant ici avec toi, et tout ça, de ton propre gré....

Il s'arrêta en face de Yuriko, attrapa une chaise au hasard, se mettant ainsi à cheval sur cette dernière, les bras sur le dossier. Ils se regardèrent, le regard dans celui de son voisin quelques secondes puis Atsumi termina sa phrase, toujours sur le même ton.

- Et tout ça avec la faim te tiraillant le ventre ! Il eut un léger sourire. C'est bien ce que je dis... Tu me surprends.

Il continua de la regarder, puis souffla, le regard dirigé sur l'horloge. C'est vrai qu'il se faisait tard. Lui aussi n'allait pas tarder à avoir faim. Il reporta son attention vers la Missy et avec un sourire, lui fit une proposition.

- Ne, une fois que ce sera calme dehors, ça te dis que je t'offre le déjeuner ? Parce que tu as l'air d'avoir vraiment faim. Il rigola. De toute façon, je te dois bien ça. Prend ça comme un gage de remerciement pour ton aide si "précieuse".

Atsumi lui accorda son plus beau sourire charmeur. Sourire qu'il faisait assez rarement. Mais là, c'était spécial. De plus, il était avec Yuriko Chizumu. Il se devait de faire exception. Et ainsi lui montrer qu'il pouvait être une personne agréable et pas seulement un "chieur" à ses heures.

Atsumi restait debout, immobile. Quoi encore ? Yuriko n’avait pas le temps pour supporter le comportement insolent du jeune homme. Mais il commença par bégayer, et le ton peu assuré amusa la Missy qui se redressa. Que se passait-il donc dans la tête du jeune homme ?

« - Pourquoi reste-tu ici alors ? Franchement, vous me surprendrez toujours, Chère Mademoiselle... »

Il l’interrogea du regard. Mais Yuriko ne savait pas où il voulait en venir. Surprise, elle haussa un sourcil. La Missy avait du mal à suivre le raisonnement d’Atsumi. Elle le laissa continuer, pour voir. Ce dernier tourna en rond dans la pièce, comme un animal en cage. La Missy le suivait du regard, interloquée par son comportement. N’était-il pas content d’être délivré de ces groupies ?

« - Je veux dire... Je ne te comprends pas trop là. Juste avant, tu ne semblait pas prêter la moindre attention à ma personne, et voila que tu me protège de ces gamines en m'emmenant ici avec toi, et tout ça, de ton propre gré.... »

Yuriko ria. Alors c’était ça. C’était le comportement ambigu de la demoiselle qui l’avait troublé ? Atsumi attrapa une chaise, s’asseyant en face d’elle, dossier placer devant lui. Il était vraiment étrange, mais elle l’avait été sans doute encore plus que lui. Il est vrai qu’elle ne lui avait adressé aucun regard, aucune parole. Et soudain, voilà qu’elle volait à son secours. Son comportement l’amusa et l’étonna elle-même. La jeune fille avait agit par jeu, par pur envie. Rien de plus. Le jeune homme l’avait agacé, elle qui avait si faim. Mais ces filles l’avaient encore plus irritée. Alors, pour se débarrasser d’elle, pour ne plus à supporter leur jacassement, mais aussi pour les clouer sur place, la jeune fille avait agie par jeu. Entrainant Atsumi avec elle, Yuriko avait espéré que les demoiselles en resteraient ahuries. Leur réaction l’amusait déjà, et elle se remit à rire.

Atsumi changea d’expression. De l’hébétude, il esquissa un sourire amusé, charmant même. Il n’y avait pas à dire, ce jeune homme savait se montrer séduisant.

« - Ne, une fois que ce sera calme dehors, ça te dis que je t'offre le déjeuner ? Parce que tu as l'air d'avoir vraiment faim. De toute façon, je te dois bien ça. Prend ça comme un gage de remerciement pour ton aide si "précieuse". »

Encore un sourire. Mais celui-ci était différent des autres qu’il lui avait adressés. Bien plus charmeur, plus séduisant encore, accentuant les traits fins et parfaits du jeune homme. Yuriko croisa ses longues jambes nues, et fixa le visage du jeune homme assis en face d’elle. La jeune fille lui rendit son éclatant sourire, par un sourire qui lui était proche. Ce mélange de charme, de séduction qui disait si bien qu’il était difficile d’arriver à ses fins avec Yuriko Chizumu.

Amusé, voulant jouer comme un chat qui s’amuse de sa proie, Yuriko attrapa le dossier de chaise du jeune homme et s’avança tout près de son visage. Les yeux clairs de la Missy se posaient sur les siens. Leur visage n’était plus que séparé par quelques centimètres.

« - Tu aurais préféré que je te remarque dès le début, Atsumi ? Moi qui pensais que tu préférais que l’on se fasse désirer. »

Yuriko rit, de son rire clair et sonore. Elle s’éloigna du visage surpris mais … Approbateur ? La jeune fille s’amusa de la réaction du jeune homme. La Missy passa un doigt distrait sur le rebord du dossier, le regard flou. Yuriko Chizumu aimait jouer avec les hommes, mais jamais elle ne jouait avec ceux de Tokyo Gakuen. Parce qu’elle ne les considérait pas à sa hauteur, mais aussi pour ne pas s’attirer plus de rumeurs.

« - Hum … Tu veux m’offrir un déjeuner ? Je suppose que ça implique ta compagnie, ne Atsumi ? Elle le fixa, amusée et séductrice. J’aimerais bien manger quelque chose d’étranger, d’exotique. »

Yuriko se leva et s’appuya sur la table, derrière Atsumi. Ainsi positionnée aux côtés du jeune homme, elle pouvait l’observer de toute sa hauteur. Lui assis, et elle debout.

« - Mais dis-moi plutôt, n’avais-tu pas une autre fille à portée de main qui aurait pu te débarrasser de ces enquiquineuses ? Atsumi Akari, le célèbre Atsumi n’aurait-il que Yuriko Chizumu pour le servir de repoussoir ? »

Yuriko rit. Atsumi savait-il seulement dans quoi il venait de s’engouffrer ? Il avait osé dire, lors de leur première rencontre, qu’il tenterait de connaitre la vraie Yuriko Chizumu. Mais savait-il que le jeu qu’il avait lancé, le perdrait sans doute ?

La Missy lui rendit son sourire charmeur tout en croisant ses longues jambes. Atsumi ne put s'empêcher de les contempler pendant de rapides secondes. La jeune fille semblait bien plus charmeuse qu'à son habitude. Atsumi en conclut donc qu'un jeu de charme s'était installé entre eux. Yuriko ne s'arrêta pas là, attrapant le rebord du dossier de chaise, approchant dangereusement son visage de celui du garçon et mêlant son regard au sien. Atsumi continua de la regarder, sans rien faire, impassible devant les faits et gestes de la Missy.

« - Tu aurais préféré que je te remarque dès le début, Atsumi ? Moi qui pensais que tu préférais que l’on se fasse désirer. »

A cette phrase, la Missy s'éloigna, accompagné d'un petit rire mélodieux, pour reprendre sa position initiale. Quant à Atsumi, il continuait de l'observer, surpris. Puis, il eut un sourire à l'intention de la jeune Chizumu. A vrai dire, oui. Cela ne l'aurais pas trop gêner. D'être remarqué plus tôt par Yuriko. Il avait l'habitude de ne pas passer inaperçus, ou qu'il aille. Déjà de part sa grande taille, qui le différenciait des japonais typique. Et il fallait aussi l'avouer. Atsumi était beau, charmeur et il le savait. Être à maintes reprises, le sujet de multiples retournements,mais maintenant, tout cela était devenu banal, monotone... De plus, ce n'était que des filles insignifiantes pour lui. De simple petites groupies sans importance... Là, c'était autre chose. Il s'agissait d'une Missy, de Yuriko Chizumu en personne ! Alors oui, rien que pour son égo, cela ne l'aurait pas répugné, d'être remarqué plus tôt. Mais il fut rapidement sortit de ses pensées par la voix de sa "camarade de classe".

« - Hum … Tu veux m’offrir un déjeuner ? Je suppose que ça implique ta compagnie, ne Atsumi ? Elle le fixa, amusée et séductrice. J’aimerais bien manger quelque chose d’étranger, d’exotique. »

D'un coup, elle se leva pour se mettre derrière lui, debout. Il sentait sa présence, son regard qui l'étudiait. Mais à aucun moment il ne prit la peine de se retourner pour la regarder, gardant son regard fixé à l'endroit même où se trouvait le visage de la jeune fille quelques secondes plus tôt. Il repensa à sa phrase. Bien sùr que cela impliquait sa présence. A quoi bon sinon ? Ce repas était une façon de la remercier, mais aussi un prétexte pour rester auprès d'elle et ainsi, peut-être, répondre au défi qu'il s'était donné lors de leur précédente rencontre à la bibliothèque.

« - Mais dis-moi plutôt, n’avais-tu pas une autre fille à portée de main qui aurait pu te débarrasser de ces enquiquineuses ? Atsumi Akari, le célèbre Atsumi n’aurait-il que Yuriko Chizumu pour le servir de repoussoir ? »

Yuriko se mit à lui sourire pour enfin se mettre à rire. Où voulait-elle en venir ? Que tentait-elle de lui faire comprendre à travers cette phrase ? "Repoussoir"... Atsumi se surprit à penser aux membres du Rokou Takara au son de ce mot. Mais était-ce vraiment ce qu'elle avait tenté de lui faire comprendre ? Il ne la suivait plus. Il fit travailler ses méninges le plus qu'il le pouvait, mais rien d'autre ne vint à ce moment dans son esprit. Voulant êtresùr, il préféra s'en assurer, quitte à passer pour quelqu'un de stupide.

« - Dis-moi, je ne comprend pas trop où tu veux en venir avec tout ça... Qui sont ces personnes que tu caractérises comme repoussoir ? Je pense bien avoir une idée en tête, mais j'ai peur de te sembler...comment dire...idiot. »

Il s'arrêta, regardant sa voisine, le regard vague et arborant un petit sourire gêné. Puis, il redevint sérieux et ajouta dans un souffle.

« - Parce que, la seule chose qui me vient à l'esprit là, tout de suite, c'est les T6. Après, je sais pas si c'était vraiment d'eux dont tu parlais, mais bon... Il se tut quelques secondes. Je m'attend à tout, venant de ta part... »

Il lui fit un petit sourire et se retourna complètement, se mettant bien en face d'elle, une position plus confortable. Depuis leur altercation dans la bibliothèque, il avait remarqué que la Missy ne devait pas trop apprécier le statut qu'il arborait auprès de leur Six Trésors. Le statut de "Chouchou". Un statut qui le mettait en avant et dont il était fier.

« - Dis-moi, je ne comprends pas trop où tu veux en venir avec tout ça... Qui sont ces personnes que tu caractérises comme repoussoir ? Je pense bien avoir une idée en tête, mais j'ai peur de te sembler...comment dire...idiot. »

Yuriko sourit. Atsumi se retourna vers la Missy. Il avait l’air gêné, mais reprit très vite son visage de marbre. Elle trouvait ça drôle. Tantôt le jeune homme laissait tomber son masque, tantôt il le remettait en place. Son statut privilégié auprès des Rokou Takara lui valait une place de premier choix pour étudier les six garçons, les six modèles en quelque sorte.

Yuriko s’amusa de l’interrogation d’Atsumi. La laissera-t-elle en suspend ? Ce qu’elle trouvait à la fois énervant et fascinant avec lui, c’était son attitude décontracte, en toute situation. Peu importait la personne qu’il avait en face, son statut, son privilège, sa position. Atsumi n’y faisait aucune différence, traitant tout le monde à égal. Ce comportement l’agaçait autant qu’il l’intriguait. Jusqu’où pouvait aller Atsumi Akari ? Etait-il comme ça avec les Trésors ? Etait-ce cet aspect qui les avait attiré ?

« - Parce que, la seule chose qui me vient à l'esprit là, tout de suite, c'est les T6. Après, je sais pas si c'était vraiment d'eux dont tu parlais, mais bon... Je m'attends à tout, venant de ta part... »

Puis il se repositionna, tournant le dos à Yuriko. Les T6 ? C’est vrai qu’elle avait aussi pensé à eux. Si quelqu’un pouvait faire dégager un lieu aussi rapidement, c’était bien eux. Bien plus vite que ne pouvait le faire la Missy Yuriko Chizumu. Les autres Three Missys étaient pareilles. C’était d’ailleurs l’une des raisons, en dehors de leur supériorité financière sur le reste de l’école.

Yuriko tapota doucement la table de ses ongles vernis. Le jeu était bien plus intéressant avec Atsumi. D’une part parce qu’il savait jouer, lui aussi. Ce déjeuner offert … Elle n’était pas dupe. Une occasion de prolonger leur « retrouvaille ». La Missy décida de jouer franc-jeu. Et pourquoi pas ? Après tout, Atsumi était bien plus distrayant et intéressant que la plupart des hommes présents à Tokyo Gakuen.

Yuriko se leva de la table et se dirigea derrière le jeune homme. Passant ses mains sur les épaules d’Atsumi, les faisant descendre sur sa poitrine pour finalement enrouler ses bras autour de son cou, la Missy se pencha et plaça sa tête sur l’une des épaules du jeune homme. Le jeu, toujours le jeu. Et elle comptait bien remporter la mise. Elle se promettait de trouver le vrai Atsumi Akari.

« - Allons, je ne suis pas si imprévisible et impénétrable que ça. Bonne chance, A-tsu-mi. »

Yuriko souffla son prénom dans le creux de son oreille.

« - J’ai faim. On y va ? »

Lorsque Atsumi se mit dos face à la Missy, il put entendre ses ongles tapoter contre une table. Il eut ensuite un petit sourire joueur. A quoi pouvait donc bien penser l'héritière Chizumu ? Etait-elle en train de réfléchir à ses prochains gestes séducteurs envers lui ? Sûrement. Et Atsumi ne put s'empêcher de trouver ça amusant. Ils étaient semblables tout les deux. Usant de leur charme respectif pour obtenir tout ce dont ils voulaient. Le jeune Akari savait pertinement que Yuriko avait deviné le vrai but de cette invitation soudaine au restaurant. C'était d'ailleurs cette connaissance qui allait rendre le jeu plus intéressant. Tout les deux savaient ce que désirait connaître son voisin à leur propos.

Puis, il entendit le son des talons aiguilles de la jeune fille se rapprocher de lui. Qu'allait-elle lui préparer ? Cette question eut vite sa réponse car il sentit un contact sur ses épaules. Il tourna légèrement son visage et put voir les mains de la Missy commençer à descendre vers son torse pour ensuite s'arrêter. Là, elle ressera alors son étreinte, enroulant ses bras autours du cou du garçon. Oui, il n'y avait pas de doute possible. Yuriko Chizumu savait comment s'y prendre avec les hommes. L'expérience ? Certainement. Mais croyait-elle sérieusement que cela suffirait ? Atsumi aussi était un séducteur. Cela voulait aussi dire qu'il connaissait les meilleures méthodes pour arriver à ses fins. Et malgré ses comportements décontractés, il n'était pas naif à ce point. Après le contact des bras et des mains, ce fut autours du visage de la Princesse de se mettresur son épaule. De là, Atsumi pouvait très bien sentir le parfum qu'elle portait. Puis, le silence qui s'était installé entre les deux lycéens fut brisé.

« - Allons, je ne suis pas si imprévisible et impénétrable que ça. Bonne chance, A-tsu-mi. »

Le prénom du jeune homme lui fut susuré dans le creux de l'oreille, faisant ainsi parcourir un lèger frisson tout le long de son corps. Oui, Atsumi ferait tout pour détruire la muraille que s'obstinait à construire la Missy, cachant ainsi sa véritable personnalité. Oui, il lui prouverait qu'il en était tout à fait capable. Lui, Atsumi Akari, parfait calculateur, mettrait à jour la célèbre Yuriko Chizumu. C'était son défi, et il se ferait un malin plaisir à le relever, quoiqu'elle fasse pour l'en empêcher.

« - J’ai faim. On y va ? »

Ah oui, le restaurant... Avec tout ça, il l'avait presque oublier. Atsumi répondit alors à la Missy en écartant les bras de cette dernière et se leva, toujours avec sa façon décontracté qu'il lui était si familière. Là, il se retourna vers elle pour la regarder avec un air moqueur remplit de défi, lui faisant ainsi comprendre qu'il n'abandonnerait pas aussi facilement et se dirigea vers la porte de la classe. D'un geste rapide, il l'ouvrit, regarda rapidement si des personne se trouvait dehors et reporta son attention vers Yuriko. Il lui accorda un grand sourire et d'une voix charmeuse ajouta.

« - Bien sûr ! Si cette Chère Demoiselle Chizumu le veut bien... »

D'un signe, il lui montra la sortie, toujours souriant. Une fois que celle-ci fut dans le couloir, Atsumi referma la porte, et mit son sac sur son épaule. Puis, pendant qu'ils parcouraient le corridor vers la sortie, il prit le sac de Yuriko pour le porter. Surprise, elle le regarda et il lui répondit par un sourire qu'il voulait enfantin et se mit à rigoler.

« - Bah quoi ? Je peux être un vrai gentleman quand je veux ! Ca te surprend ? »

Il se remit alors à rire de plus belle. Une fois à l'extérieur, il regarda Yuriko, le regard interogateur.

« - Alors... Tu as bien dit que tu voulais manger quelque chose d'éxotique, c'est ça ? Il se mit à réfléchir. Si tu veux je connais un bon restaurant français près d'ici. Tu ne seras pas déçue, tu verras. »

Atsumi prit alors leur deux sacs d'une main et avec celle de libre, attrapa le bras de la Missy pour l'emmener vers le restaurant en question.

Atsumi écarta doucement l’emprise qu’exerçait Yuriko. Elle fronça les sourcils. Elle n’aimait pas qu’on lui résiste. Mais d’un côté … Cela rendait le jeu que plus distrayant. La Missy venait de trouver un nouveau compagnon de jeu. Son mécontentement apparent laissa place à un sourire, lorsque le jeune homme se retourna, lui faisant face. Avec toujours ce sourire moqueur. Un joueur. La jeune fille lui renvoya son demi-sourire et Atsumi se dirigea vers la porte, qu’il ouvrit.

« - Bien sûr ! Si cette Chère Demoiselle Chizumu le veut bien... »

D’un mouvement léger, Yuriko suivit Atsumi dans les couloirs, se positionnant à ses côtés. Il n’y avait plus que quelques élèves. Tous surpris de les voir ensemble, aussi proche. La Missy s’en amusa. C’est vrai qu’elle ne s’accompagnait jamais d’homme, au sein de Tokyo Gakuen s’entend. Elle ne s’entourait que rarement. Les seuls élèves qui l’approchaient étaient ses amis, et les quelques élèves qui osaient agir. Rumeurs, rumeurs …

Soudain, Yuriko sentit un poids s’enlever … de ses mains. Elle baissa les yeux et suivit la main qui s’était emparée de son sac. Atsumi lui adressa un sourire enfantin. Elle se contenta de le regarder, interrogateur. Le jeune homme se contenta d’une réponse vague :

« - Bah quoi ? Je peux être un vrai gentleman quand je veux ! Ca te surprend ? »

Atsumi rit, et ils poursuivirent leur chemin. Amusée, Yuriko retourna son visage, regardant droit devant elle.

« - Ce n’est pas à ça que je pensais … »

Oui. Atsumi Akari se montrait bien familier avec elle. Et ce, depuis leur première rencontre. A chaque rencontre, de plus en plus. Jusqu’où irait-il ? Ce nouveau jeu l’amusait. Atsumi n’avait pas peur de contrarier la Missy. Il n’avait pas peur de l’affronter, de lui parler, de la côtoyer. Il était un partenaire de jeu parfait.

« - Je me demandais juste ce que tu pouvais bien me réserver. »

Sa voix n’était qu’un murmure. Yuriko ne sut s’il l’avait entendue.

« - Alors... Tu as bien dit que tu voulais manger quelque chose d'éxotique, c'est ça ? Si tu veux je connais un bon restaurant français près d'ici. Tu ne seras pas déçue, tu verras. »

Yuriko acquiesça silencieusement. Pour une fois, elle laisserait Atsumi diriger. Ce dernier ne se laissa pas prié et attrapa le bras de la Missy. Surprise, elle ne dit pourtant rien. Attendant la suite, elle laissa le jeune homme les mener.

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