Il fallait que ça sorte [Hanako] TERMINE

Yuriko marchait dans les couloirs. Elle avait fuit la conversation qui allait se faire, avec son amie retrouvée. Il n’était pas question de parler de ça. Pas question d’aborder le sujet. Pas question de prononcer son nom … La Missy continua d’avancer, déambulant dans les couloirs, sans prêter attention à l’endroit où elle allait. Un soudain sentiment de manque et de tristesse l’envahit. Qu’est-ce qu’il lui arrivait ces derniers temps ? Elle se montrait bien sentimentale. Lorsqu’elle était dans cet état, elle ne se reconnaissait pas elle-même. Et ce devait être pareil pour ceux qui la côtoyaient. Elle baissait toujours la tête, perdue dans ses pensées. Elle ne prit pas garde aux élèves qu’elle bousculait, ou même ceux qui la regardaient étrangement. La jeune fille tentait de mettre un terme à ce flot de pensées sentimentales. Pourquoi faillait-il toujours en arriver ainsi avec lui ? Pourquoi ?

Yuriko s’arrêta soudain et tapa furieusement du pied. Son talon résonna dans le couloir vide. Elle était furieuse. Mais furieuse contre elle. Elle s’était laissée embarquée dans cette situation, dans ce manège qui les avait menés trop loin. Et elle en payait actuellement le prix. La terrible Missy s’était attachée. Elle ne pouvait nier l’évidence. Même elle ne pourrait se cacher face à ça. Et voilà qu’elle s’emportait contre elle. Rageusement, elle serra le poing et l’abattit sur la porte, qui s’ouvrit. Surprise, elle s’arrêta et releva la tête. Elle ne devait pas être complètement fermée, voilà pourquoi il avait été si aisé de l’ouvrir. Mais quelque chose d’autre, bien vite, attacha sa surprise. Là, dans le noir, se tenait une jeune fille assise sur une table. Elle aussi avait relevé la tête. Elle aussi était surprise de la soudaine irruption de la Missy. La jeune fille s’apprêta à tourner les talons, négligemment, dans sa tenue habituelle, dédaigneuse et indifférente. Mais, elle refreina son mouvement.

« - Hanako ? »

Yuriko s’avança, retrouvant peu à peu sa bonne humeur. Son amie Hanako, qui était restée introuvable ces derniers temps, se tenait devant elle. Pure coïncidence, fruit du destin indulgent. Se retrouvant à hauteur de la Missy plongée dans le noir, elle avança son bras vers sa main. Mais cette dernière l’écarta. Surprise, elle la regarda, l’interrogeant.

« - Nani, Hanako ? O genki deska ?”

Yuriko scrutait son visage, se penchant vers elle. Elle ne discernait pas bien les traits de son amie et se retourna pour allumer la lumière. Se retournant vers Hanako, elle se demanda ce qui pouvait bien la mettre dans cet état. Soudain, elle repensa que cela faisait longtemps que les deux jeunes filles ne s’étaient pas retrouvées. A vrai dire, c’était depuis sa dispute avec Hina … Depuis, elle n’avait plus eu de nouvelles d’Hanako et à chaque fois qu’elle lui envoyait un message, ou la téléphonait, elle se faisait absente. Lui en voulait-elle, elle aussi ? A quel propos ? Hanako ressemblait un peu à Yuriko. Elles deux ne faisaient pas confiance en ce sentiment si faible et changeant … l’amour. Alors quoi ? Elle lui reprochait sa décision ? Celle qui avait exclu Hina du cercle des Three Missys ? C’était parce qu’elle ne l’avait pas consultée ?

« - Parles-moi. Si tu as quelque chose à me dire, dis-le-moi. Mais ne reste pas silencieuse comme ça. »

Le silence d’Hanako l’inquiétait. Son amie était du genre à rester de marbre. Elle explosait et exprimait toujours ce qu’elle avait sur le cœur. Voilà de ça plusieurs jours qu’elle gardait tout pour elle. Et Yuriko n’aimait pas ça. Elle préférait provoquer sa colère, qu’elle reste dans ce mutisme.

« - Hanako ! Dis quelque chose. Crie, hurle, je sais pas moi. Tu m’en veux ? Parce que je t’ai pas consulté ? ça sert à rien de rester silencieuse comme tu le fais. »

Ces derniers temps, la jeune Matsuda ne voyait plus ses amies. Elle avait décidée de prendre du recule face au évènement qui se produisaient entre les deux autres Missy. S’en mêler n’arrangerait pas les choses. Hanako en voulait à Yuriko mais ne pouvait aider pas mieux aidé Hina. Tout ceci ne dépendait que d’elles deux, mais Hanako avait pourtant droit elle aussi à son mot, non ? Elle faisait bien partit elle aussi des Three Missys, alors pourquoi ? Pourquoi Yuriko avait agis seule ? Car elle avait certainement du préférée jour les grandes aux lieux de prendre des décisions correctes.

Soupirant, la jeune Missy déambula dans les couloirs de Tokyo Gakuen. Ces derniers temps, les cours ne l’intéressaient pas. Elle y allait principalement pour retrouver Ten quelques fois à l’improviste lorsque le temps leur permettait de se voir. Ces moments, Hanako les appréciait. Elle ayant tellement peur de l’amour, avait fini par tomber sur une personne qu’elle ne voulait jamais être séparé. Elle l’aimait, l’aimait au point de tout sacrifié pour lui. Il était devenu sa source de vie, son sourire, ses éclats de rire,…

Les pensées de la jeune fille l’emmena tout droit jusqu’au secteur science du Lycée. La demoiselle ne savait pourquoi, mais cet endroit calme et vide l’apaisait. Elle voulu y resté encore un moment. Entrant dans une salle de classe, elle ne prit pas la peine d’allumer la lumière, trouvant que le noir la plongerait dans des rêves plus merveilleux. Elle s’assit alors sur une table, pieds dans le vide, les balançant au dessus du sol. La jeune Matsuda aimait énormément ses petits moments pensifs. Elle ramenait ses pensées à rien de bien intéressant, passant plus son temps à s’imaginer des choses invraisemblable que réelle.

Soudainement, un poing s’abattit sur la porte violemment et celle-ci s’ouvrit par l’effet du choc. Le regard de Hanako se dirigea vers cette source dérangeante et que ne fut pas sa surprise lorsqu’elle vit la grande Chizumu se tenir sur le pas de la porte.

« - Hanako ? »

La Missy vit sont amie avancer en sa direction. Que lui voulait-elle ? Du réconfort ? Avait-elle encore fait des sienne ? Hanako leva les yeux au ciel, elle qui ne voulait pas être déranger, ceci était bel et bien un espoir vain. De plus, on aurait qu’une fois de plus et comme toujours, Dieu était contre la cadette des Matsuda. Elle qui évitait à tout prix Chizumu, était maintenant amener à se retrouver en face d’elle contre son grés.

Yuriko se posta devant elle, avançant son bras vers sa main. Face à ce geste, la Missy Matsuda écarta la main de l’autre Missy violement. Pourquoi cherchait-elle à se convoiter Hanako que lorsque le désir lui prenait ? Interrogateur, son regard se posa sur la demoiselle.

« - Nani, Hanako ? O genki deska ? »

Yuriko se pencha afin de voir l’expression installer sur le visage de son amie, puis elle se retourna pour éclairer la pièce. Hanako soupira. En quoi le noir était un problème ? Face à la lumière, la jeune fille plissa les yeux, éblouis. La Missy Chizumu elle la fixait, d’un air interrogateur. Regard que la jeune fille supportait de moins en moins. Pourquoi fallait-il toujours se justifier ? Hanako en avait assez et elle était libre de faire ce qu’elle voulait. Yuri n’avait pas le pouvoir, et il fallait qu’elle le comprenne.

« - Parles-moi. Si tu as quelque chose à me dire, dis-le-moi. Mais ne reste pas silencieuse comme ça. »

Le silence n’est parfois pas si monstrueux. Bien au contraire. C’est avec ce silence que Hanako ne briserait personne. Retenant ses mots derrière la barrière de ses dents, elle ne briserait pas le cœur de son amie. Elle qui explosait toujours de colère noir, qui ne mâchait jamais ses mots, pour une fois elle avait adopté le silence comme solution, l’ignorance.

« - Hanako ! Dis quelque chose. Crie, hurle, je sais pas moi. Tu m’en veux ? Parce que je t’ai pas consulté ? ça sert à rien de rester silencieuse comme tu le fais. »

La demoiselle leva son regard sur la Missy se tenant devant elle. Pourquoi se justifié alors qu’elle savait déjà tout ? Pourquoi devait-elle encore parlé de chose déjà deviné ? Elle soupira, se leva. Elle passa devant son amie, la poussant légèrement de son passage. Yuriko venait de la déranger pour lui demander se genre de chose ? Si c’était pour cela elle pouvait sortir. Hanako n’avait nullement envie de parler, elle recherchait le calme, comme à son habitude.

Néanmoins, Chizumu ne semblait pas l’entendre de cette oreille et attrapa la jeune Matsuda par les épaules la secouant comme pour la réveiller. A cet instant, un regard noir s’installa dans les yeux de la plus jeune fixant, d’un regard meurtrier, la jeune Yuriko.

« Qu’es ce que tu fais là ? J’ai tout de même le droit de me taire si j’en ai envie tu ne vas pas me forcer à faire se que je n’ai pas envie de faire. »

A ces mots, Hanako enleva l’emprise que la Missy avait sur elle et recula légèrement. Elle-même savait déjà pourquoi la Missy Matsuda agissait ainsi alors pourquoi en connaitre d’avantage ?

« Je ne veux pas me justifier, j’en ai assez de ton comportement. Si tu veux agir seule fait le mais ne viens pas me voir en espérant trouver du réconfort. Car tu sais pertinemment que la plupart des choses que tu entreprends, son pratiquement tous des échecs. »

Hanako la foudroyait littéralement du regard. Elle avait toujours été très expressive, mais là, le message était clair. Elle voulait que Yuriko s’en aille, qu’elle la laisse, mais par-dessus tout, ce qu’elle lut c’était … de la déception. Elle ne réagit pas quand son amie se leva et la poussa pour passer. Quoi ? Avec elle aussi, elle devra s’expliquer ? Tout recommencer ? Tout reconquérir ? … Se faire pardonner …

Yuriko pivota sur elle-même pour attraper de justesse le bras de la Missy. Elle la ramena vers elle, mais non pour l’enlacer, chose qu’elle aurait peut-être dû faire. Au lieu de cela, elle la secoua violemment, la forçant à l’affronter, à s’exprimer. Car au fond, elle savait que son amie devait dire tout haut ce qu’elle retenait dans la barrière de ses lèvres closes. Si elle ne disait rien, Yuriko ne pourrait crever l’abcès et donc s’expliquer. Si Hanako restait emmurée dans son silence, elle ne pourrait rien faire pour les réconcilier.

Yuriko obtint finalement ce qu’elle désirait, si désirer était le mot …

« - Qu’es ce que tu fais là ? J’ai tout de même le droit de me taire si j’en ai envie tu ne vas pas me forcer à faire se que je n’ai pas envie de faire. »

Son regard était haineux, cassant. Yuriko y lut encore cette déception, ajouté à du dégout. Elle réprima une grimace d’insatisfaction. Elle était descendue si bas dans l’estime de son amie ? Visiblement, elle était lancée, et elle ne semblait pas vouloir s’arrêter de si tôt. Une fois qu’Hanako Matsuda commençait à s’énerver, elle n’en terminait pas jusqu’à écraser l’autre. Mais l’autre, cette fois-ci, c’était Yuriko Chizumu. Comment réagira-t-elle face à la colère grandissante de la Missy ? Une chose était sûre, même si Yuriko était en tort, elle n’avait pas pour habitude de se laisser enguirlander. Toutefois, elle préféra rester silencieuse. Mais tôt ou tard, il faudra bien qu’elle parle.

« - Je ne veux pas me justifier, j’en ai assez de ton comportement. Si tu veux agir seule fait le mais ne viens pas me voir en espérant trouver du réconfort. Car tu sais pertinemment que la plupart des choses que tu entreprends, sont pratiquement tous des échecs. »

Réconfort ? Jamais Yuriko n’avait cherché cela, auprès d’Hanako. C’était plutôt vers Hina, qu’elle se dirigeait. Elle ne lui confiait jamais réellement l’objet de ses craintes, mais elle se sentait rassurée lorsque son amie retrouvée était à ses côtés. Elle agissait comme une sorte de clamant. Sans doute dû à son caractère. Avec Hanako, c’était différent. Elles étaient plutôt des amies qui s’amusent ensemble, qui rient de leurs bêtises. Mais elles se confiaient rarement leurs problèmes.

Mais ce n’est pas ce simple mot qui fit mal à Yuriko. « Echec ». Hanako venait de formuler ce que son amie détestait entendre. L’échec. Horreur personnifiée. Tout ce qu’entreprenait la jeune fille, elle le réussissait avec brio, parce qu’elle y mettait toute l’énergie nécessaire. Alors elle ne voit pas en quoi Hanako voulait parler « d’échec ». Pourtant, une chose lui revint en tête …

Yuriko secoua vigoureusement la tête afin de chasser les mauvaises pensées qui refaisaient surface. Elle planta son regard dans les yeux furieux d’Hanako.

« - Sois claire quand tu critiques les gens. En quoi tu parles d’échec ? Je n’ai jamais échoué, et tu le sais mieux que quiconque, Hanako Matsuda. «

Yuriko se rapprocha sensiblement d’Hanako. Il n’était pas question qu’elle l’attaque sur ce terrain-là. Ce n’était pas le sujet, de plus.

« - Si je ne t’ai pas consulté, c’est parce que tu es trop sentimentale. En plus, tu n’étais pas là, alors tu ne peux pas savoir. J’ai peut-être exagéré, mais je n’ai jamais cherché du « réconfort » avec toi. Jamais. Alors ne parle pas de choses que tu ne connais pas. »

Yuriko ne voulait pas se disputer avec Hanako. Surtout pas maintenant qu’elle venait de se réconcilier avec Hina. Elle ne pourrait pas souffrir une autre perte. Perte …

Une fois encore, Yuriko chassa ses mauvais démons. Mais son visage, ses yeux s’étaient un instant voilés, exprimant les pensées blessantes et douloureuses qui avaient traversées l’esprit de la jeune fille. Elle décida de s’éloigner et de tourner le dos à la jeune fille. Ça valait mieux comme ça. De plus, elle devait sûrement avoir blessé la jeune fille …

Encore une perte … Stupide caractère…

Hanako s’éloigna, elle ne voulait prêter aucune attention à son amie. Amie devenue bien trop égoïste à son gout. Comment, comment avait-elle put expulser Hina ainsi ? Tout cela pour Okamoto Yutaro ? Hanako ne comprendrait décidément jamais les actes de Yuriko, et elle en avait assez. Hina avait le droit à sa part de bonheur, et avec qui conque que se soit. Les Rokou Takara n’appartiendraient jamais entièrement à Yuriko, il fallait que la Missy Chizumu le comprenne.

Ses yeux étaient vides d’expression, elle voulait que la Missy s’en aille. Parler maintenant de mènerais à rien. A vrai dire, la jeune Matsuda n’avait nullement envie de s’expliquer avec Chizumu. Elle en avait assez de toujours devoir lancer des explications, assez que Yuriko ne comprenne jamais d’elle-même.

« - Sois claire quand tu critiques les gens. En quoi tu parles d’échec ? Je n’ai jamais échoué, et tu le sais mieux que quiconque, Hanako Matsuda. »

Jamais échouer ? Peut-être bien, mais es ce que tout était si bien réussi qu’elle le pensait ? Bien sûr que non. Dans chacune de ses décisions, Yuriko finissait toujours par blesser les autres, ou se mettre les personnes qu’elle aime à dos. Telle en était devenue la situation. Elle avait repoussée Hina croyant bien faire, mais avait délibérément éloignée Hanako d’elle en faisant ceci. N’est ce pas un échec ? Si cela n’en est il pas un, qu’es ce donc ? Un soupire las s’échappa de la bouche de la Missy Matsuda. Cette situation l’agaçait et Yuriko ne faisait rien pour arranger les choses.

« - Si je ne t’ai pas consulté, c’est parce que tu es trop sentimentale. En plus, tu n’étais pas là, alors tu ne peux pas savoir. J’ai peut-être exagéré, mais je n’ai jamais cherché du « réconfort » avec toi. Jamais. Alors ne parle pas de choses que tu ne connais pas. »

Instinctivement, elle se retourna vers la Missy Chizumu. Yeux remplis de haine, noir de fureur. Elle ne savait rien ? Trop sentimentale ? Yuriko se foutait délibérément d’elle. A cet instant elle aurait voulu lui rire à la figure mais ce fut un tout autre acte qui vint. Sa main retentit dans un claquement sur la joue froide de la jeune Chizumu.

Le bras tendu et les yeux rivés sur elle, Hanako fronça les sourcils. Que pensait-elle ? Qu’elle passerait à cotés de cette réflexion ? Elle pouvait toujours courir et bien longtemps. Pourquoi es ce que Hanako serait celle qui payerai les pots casser ? Elle n’avait certainement pas l’intention de la laisser faire ce que bon lui semblait. Yuriko n’allait plus décidé d’elle-même des actes qui concernait ses « amies ».

« Comment oses-tu ? S’il y avait des choses que je ne savais pas, je ne les dirais pas. Se que tu es entrain de vivre avec tes soit disant amies, ceci n’est il donc pas un échec ? Tu crois toujours bien faire mais tu ne t’aperçois même pas que tu fais tout de travers. »

Son bras se baissa, s’allongeant le long de son corps. Elle tenait toujours le regard face à Yuriko. Hanako n’était pas prête de lâcher, du moins pas cette fois ci.

« Si moi je suis trop sentimentale, alors toi tu n’as pas de cœur. A vrai dire je me suis déjà demander si tu en avait véritablement un. Je pense que tu as vraiment été qu’une idiote, Hina à le droit à son bonheur. Rokou Takara ou non, qu’importe qui il soit, elle en a le droit. Ne crois pas avoir le droit de lui enlever son amour juste parce qu’il s’agit de Okamoto Yutaro »

Sa jupe se froissa entre ses mains, elle retenait sa colère, avec tout le mal qu’elle pouvait endurée. Mais à quoi bon s’énerver, ce qui est fait est fait, et personne ne peut changer le passer. Chaque personne fait des erreurs, aussi petite ou énorme quelles soient. Yuriko était du genre à les accumulé et les transformer en d’énorme erreur et ensuite aller se plaindre. Mais n’était-il pas tant d’arranger ses problème par soit même ? N’était-il pas tant que Yuriko apprenne à se débrouiller seule ?

Le visage de Hanako changea littéralement d’expression, ce qui lui fit baisser le regard. Elle en avait assez, assez que personne ne lui demande son avis. Il fallait que tout finisse par sortir.

« Tu m’énerve Yuriko, tu m’énerve à vouloir jouer les grandes et tout décidé par toi-même. Je pense que ce choix me concernait, même si je n’ai rien vue, cela me concernait. Décidément, tu ne changera jamais et tu finira seule. »

Tournant les talons, elle prit ses jambes et commença à partir. A quoi bon, les personnes ne sont peut être pas née pour changer.

C’était fait. Yuriko venait de parler. Elle ne pourrait désormais plus ravaler les mots fatals qui lui brulaient les lèvres. Pourquoi devait-elle toujours implanter son venin dans toutes les personnes qui lui étaient chères ? Comme une nécessité vitale de faire régner sa cruauté partout autour d’elle. Quand finira-t-elle par se lasser de propager tout ce mal ? Sans doute jamais.

Hanako était alors très remontée contre Yuriko. Il est vrai qu’elle n’avait pas mâché ses mots et avait exprimé tout haut ce qu’elle aurait dû retenir au plus profond d’elle-même. Mais sur le coup, elle ne vit aucune raison de taire son agacement. La Missy avait sans doute eut tort en ne faisant pas part de sa décision. Oui, elle aurait dû au moins la consulter, en tant que Missy, mais aussi en tant qu’amie …

Soudain, Yuriko ne vit plus rien de la scène. Elle ressentit une vive douleur lui brûler la joue. Cette même chaleur excessive qu’elle avait ressenti lorsqu’elle retenait les mots fatidiques. Sa main se porta instinctivement sur sa joue rougie. La Missy regarda éberluée, son amie. La main tendue d’Hanako l’interpella. La soudaine chaleur trouva enfin son sens. La colère ne fit pourtant pas sa place. A la grande incompréhension de la Missy, s’installa la tristesse. Pourquoi cette tristesse ?

« - Comment oses-tu ? S’il y avait des choses que je ne savais pas, je ne les dirais pas. Se que tu es entrain de vivre avec tes soit disant amies, ceci n’est il donc pas un échec ? Tu crois toujours bien faire mais tu ne t’aperçois même pas que tu fais tout de travers. »

Leurs bras retombèrent au même moment. Mais ne signifiait certainement pas la même chose. Les deux Missys continuaient de se fixer. Mais leurs regards ne signifiaient certainement pas la même chose.

« - Si moi je suis trop sentimentale, alors toi tu n’as pas de cœur. A vrai dire je me suis déjà demander si tu en avait véritablement un. Je pense que tu as vraiment été qu’une idiote, Hina à le droit à son bonheur. Rokou Takara ou non, qu’importe qui il soit, elle en a le droit. Ne crois pas avoir le droit de lui enlever son amour juste parce qu’il s’agit de Okamoto Yutaro »

Un instant, Yuriko ne comprit pas ce qu’Hanako lui disait. Elle ressentait juste l’extrême douleur qu’occasionnait chacun de ses mots. Puis elle comprit. Son amie – pouvait-elle encore l’appeler comme telle ? – venait, elle aussi, de dire sa terrible vérité. Pas de cœur ? Peut-être bien.

Les deux jeunes filles baissèrent au même moment la tête. Mais là encore, ce mouvement ne signifiait pas la même chose. Yuriko réfléchissait. Mais elle se rendit bien compte qu’elle n’y arrivait même plus. Tout la ramenait à ces dernières semaines. Elles avaient été assez sportives en émotion. Et maintenant qu’elle croyait tout résolu, voilà qu’il avait fallu qu’il y ait cet accident au Salon. Voilà qu’il avait fallu qu’elle se dispute avec Hanako. Mais voilà qu’il avait juste fallu qu’elle dépasse les bornes …

« - Tu m’énerve Yuriko, tu m’énerve à vouloir jouer les grandes et tout décidé par toi-même. Je pense que ce choix me concernait, même si je n’ai rien vue, cela me concernait. Décidément, tu ne changera jamais et tu finira seule. »

« Seule ». Oui, Yuriko le savait. Le processus commençait déjà. Hina … même si les deux amies s’étaient retrouvées, Yuriko savait que leur lien restait fragile. Très fragile … Hanako. Elle aussi, leur lien qu’elle pensait pourtant plus fort, commençait à s’effiler. Et lui …

Yuriko entendit des bruits de pas. Hanako s’en allait. Mais elle était incapable de dire quoi que se soit, encore moins de la retenir. L’image des personnes qu’elle perdait peu à peu envahissait sa vision. Hanako, à son tour, s’en allait. Si la Missy la retenait, il n’y avait que deux solutions : elles se réconciliaient au risque de remettre à plus tard leur rupture, ou elles en restaient là.

« - Shohei. »

La voix de la Missy n’était plus qu’un murmure et elle se laissa glisser le long du mur. Ses mains rejoignirent le bas de sa robe. Ses poings n’arrivaient même plus à se refermer sur le tissu froid. Comment avait-elle pu mettre sa vie dans un tel état et repoussé ainsi tous ceux autour d’elle ?

Dans un mouvement de protection insensée, elle se replia sur elle-même.

Se ne fut pas une main qui vint stopper la jeune fille au pas de la porte. Mais un doux murmure.

« - Shohei. »

Les yeux de la jeune Matsuda s’écarquillèrent. Shohei ? Yuriko venait instinctivement de prononcer le nom d’un des 6 trésors de Tokyo Gakuen, pourquoi lui en particulier ? Le corps d’Hanako se crispa. Elle ne comprenait pas. Bagarreur, frimeur, indifférent, rien du genre de garçon qui plaisait à la Missy Chizumu. Que venait-il donc faire ici ? Ces sourcils se froncèrent. Yuriko avait-elle jouée également avec le Takara ?

Instinctivement, elle se retourna. Yuriko était affaler contre le mur serrant sa robe a tout vas. A cette vue, le regarde de la Missy Matsuda changea. Que c’était-il encore passer ? Dans quel pétrin c’était-elle encore fourrée ? Hanako étant pourtant encore autant maladroite qu’elle, ne se mettait jamais dans de telle situation.

Elle avança doucement, sans se rapprocher clairement de la Missy Yuriko. Elle l’observait mécontente.

« Shohei Kimura ? Le Rokou Takara ?

Yuriko releva la tête en direction de son amie. Ses yeux paraissaient emplis de tristesse. Pourquoi ? Hanako ne saisissait pas ce qui ce passait sous ses yeux. Yuriko passant de la colère à la tristesse. Mais elle ne comptait pas cédé si facilement car, ceci paraissait impardonnable…

« Je rêve là ? Tu ose reprocher à Hina d’être avec Okamoto-san et tu viens me dire que toi et Shohei… non mais c’est du foutage de gueule à l’état pure là ! »

Les traits de Hanako se durcirent. Elle ne supportait pas cette idée. Elle avait punie Hina mais ne ce blâmait pas elle-même pas. La jeune Matsuda était hors d’elle, complètement abasourdit par ce qu’elle venait d’entendre. Ce simple murmure en disait gros, et il n’y avait besoin d’aucun mot pour expliquer ce qui pouvait ce tramer derrière cela. Yuriko et lui-même avait certainement du aller bien plus loin qu’un simple baiser.

Hanako soupira et fini par se rapprocher de Yuriko. Plus colérique qu’autre chose. Hanako appréciait Shohei, dut à la complicité que lui et son frère avaient. Elle ne tolèrerait que qui conque le détruise. Attrapant un poignet de la Missy, elle la foudroya du regard.

« Tu n’es qu’une égoïste. Je veux tout savoir, dans n’importe qu’elle détail, si j’apprends que tu m’as menti, je te jure que sa va mal se passer. Qu’as-tu fait à Shohei ?! »

Son regard était plus que noir. Tandis que celui de Yuriko renfermait sa tristesse et son désarroi. Décidément, Hanako n’arriverait jamais à comprendre la Missy et cela la perturbait. Comment pouvait ont aidé une personne que l’on ne pouvait comprendre ? Observer Yuriko ne suffisait pas, ce qu’il falait était lui faire sortir les vers du nez sans état d’âme.

Yuriko n’entendait pas les bruits alentours. Bien trop absorbée par sa propre tristesse. Comment pouvait-elle passer d’une émotion à une autre, aussi facilement ? Sans doute était-elle déjà à cran. Son désarroi et sa soudaine faiblesse n’était alors que le simple relâchement de toute sa frustration. Mais pourquoi, le seul mot qui avait échappé ses lèvres, était-il celui-là ? Shohei … Plus elle prononçait, ou même projetait son image dans son esprit, plus cette douleur qui lui broyait le cœur se faisait présente. Pourquoi ?

« -Shohei Kimura ? Le Rokou Takara ? »

Yuriko tressaillit. La voix d’Hanako était bien plus proche de ce à quoi elle s’était attendue. Elle la pensait éloignée. Mais non. S’était-elle rapprochée sans qu’elle s’en rende compte ? Possible. Mais la voix de son amie la fit relever la tête. Elle était si sèche qu’elle en était d’abord étonnée.

Ces yeux n’exprimaient que la tristesse et le désarroi. Pourquoi Hanako ne pouvait-elle pas tout simplement deviner ? ça lui éviterait des explications longues et douloureuses. Mais apparemment, Hanako semblait avoir deviné. Mais elle semblait aussi vouloir que Yuriko lui explique la totalité de l’affaire.

« -Je rêve là ? Tu ose reprocher à Hina d’être avec Okamoto-san et tu viens me dire que toi et Shohei… non mais c’est du foutage de gueule à l’état pure là ! »

Yuriko tresaillit une nouvelle fois. Elle n’était pas dans son état habituel, ça c’était sûr. D’ordinaire, les crises d’Hanako ne lui faisaient ni chaud ni froid. Les deux jeunes filles avaient l’habitude de se disputer gentiment, « pour la forme » disaient-elles. Mais cette fois-ci, la Missy n’avait pas la force de répliquer quoique ce soit. Et cette fois-ci, son amie se montrait bien plus sévère. Mais elle ne dit rien, se contentant de fixer ses yeux humides dans ceux brillant de son amie.

Hanako n’aimait pas le silence, n’aimait pas quand on ne lui répondait pas de suite,, ne supportait pas qu’on l’ignore, ne supportait pas que tout aille selon sa direction. Mais Yuriko en avait assez. Elle ne pouvait pas parler. Car si elle le faisait, elle le savait, elle ne pourrait plus retenir ce flot de douleur qui s’accumulait à la frontière de ses yeux. Pourquoi était-elle venue ? Pourquoi n’était-elle pas partie, quand son amie l’avait tout simplement ignorée ? Parce qu’au fond, elle était heureuse de revoir son visage …

« -Tu n’es qu’une égoïste. Je veux tout savoir, dans n’importe qu’elle détail, si j’apprends que tu m’as menti, je te jure que sa va mal se passer. Qu’as-tu fait à Shohei ?! »

Yuriko sentit une pression sur son poignet et aussitôt, ce fut comme un réveil hors de l’eau.

« - Yamette ! »

Yuriko retira furieusement son poignet de l’emprise d’Hanako. Pourquoi devait-elle se montrer si violente, autant avec les mots qu’avec la force, avec sa propre amie ?

« -Qui y a-t-il ? Pour un étranger tu serais prête à blesser ton amie ? Tu ne sais rien de cette histoire, et c’est moi que tu accuses ? »

Yuriko poussa doucement Hanako en arrière. Ça suffit. Elle n’en pouvait plus. Devait-elle vraiment continuer à être cette personne qui éloignait tant de gens ? Ne pourrait-elle jamais se relâcher ? La preuve en était que non. A peine laissait-elle voir ses faiblesses, que sa propre amie l’agressait. S’en était trop.

« -Vous êtes tous pareils ! Que sais-tu ? Que sais-tu de moi ou de ce que je ressens ? Et si Shohei était tout autant bourreau que moi ! hein ? »

Yuriko se leva, hors d’elle. Comment ne pouvaient-ils pas voir l’évidence ? Toutes ses larmes, comment Hanako pouvait-elle passer à côté ? Shohei. Comment pouvait-il être aussi aveugle ?

« - Yamette ! »

Enragé, tel aurait été le mot pour définir l’actuel caractère émergeant du corps de la jeune Matsuda. Ces yeux, son expression, tout était si noir et colérique. Mais pourquoi ? Hanako voyait pourtant si bien que son amie avait besoin d’aide, de soutien. Pourquoi une telle réaction ? La réponse était claire. Hanako ne supportait pas que l’on touche à Shohei. Pourtant, il ne s’était parler que peu de fois, mais, étant un personnage si proche de son frère, elle pouvait laisser quelqu’un briser la personne qui réunirait le frère et la sœur Matsuda. Pourtant, Yuriko avait bien plus besoin de la Missy Hanako que le Prince Kimura en avait lui l’utilité. Son instinct avait été plus fort, et s’était littéralement retourner contre la Missy Chizumu. Il est vrai que Hanako avait put contaster que Yuriko aimait les hommes, qui plus est Shohei est la caricature elle-même de l’homme en personne. Matcho, dirigeant, et on en passe, mais de là à se qu’il soit du style de Yuriko… Soudain, le poignet que la jeune fille tenait fermement se libéra de son emprise.

« - Yamette ! »

Furieuse, Yuriko venait d’échapper sa colère contre son amie. En un seul mot, Hanako fut littéralement blesser, se regard haineux mais triste, se visage si renfermer, elle n’avait jamais vue Yuriko dans un tel état. L’amour ? Les yeux de la demoiselle s’écarquillèrent, Yuriko Chizumu avait elle put tomber véritablement amoureuse ? Ses yeux rentrèrent dans ceux de son amie pour en décelé la moindre parcelle de ce sentiment. Mais rien, en vain, Yuriko n’exprimait jamais sont ressentit, ni dans ses gestes, ni dans ses yeux, ni dans sa voix. Jamais, elle ne s’était jamais véritablement confiée à Hanako. Mais pourquoi ? Ne sont-elles pas amie ? Oui, La Missy Matsuda est sensible mais où en était le problème. Sans rien connaitre, sans rien pouvoir comprendre, Hanako s’était montrée violente envers elle. Mais cela l’énervait, le fait que Yuriko ne s’exprime pas, ne partage pas ses sentiments l’agaçait mais où allait-elle dans se sens ?

« -Qui y a-t-il ? Pour un étranger tu serais prête à blesser ton amie ? Tu ne sais rien de cette histoire, et c’est moi que tu accuses ? »

Yuriko poussa doucement Hanako pour la faire reculer. Les yeux grands ouverts, la Missy n’en croyait pas ses oreilles. Que diable cette fille peut ressentir ? Pourquoi ne se lâchait-elle jamais ? Et Shohei, que ressentait-il pour elle ? Il était vrai, la jeune Missy ne connaissait rien de cette histoire. Pas le moindre du monde. Et elle avait accusée son amie, elle l’avait accusée en prenant la défense d’une personne qu’elle connaissait si peu. Mais Shohei restait un garçon si aimable, si agréable. Etait-il si épuisant que cela ? Si agaçant ?

« -Vous êtes tous pareils ! Que sais-tu ? Que sais-tu de moi ou de ce que je ressens ? Et si Shohei était tout autant bourreau que moi ! hein ? »

Yuriko fini part se lever, certainement à bout, hors d’elle.

« - Yamette ! »

Hanako n’arrivait plus à comprendre. Tout cette incompréhension devenait insupportable. Son amie souffrait devant ces yeux, mais pourquoi bon sang ? Yuriko, la fille la plus dure, la plus froide et la plus indifférente du lycée, son amie qu’elle connaissait si bien, comment ses amies pouvaient-elles comprendre les douleurs de la Missy sans qu’elle ne s’exprime ?

« Je ne risque pas de savoir se que tu ressens car tu ne t’exprime JAMAIS !! »

Ce dernier mot raisonna dans la pièce. Le silence s’était installer, et Hanako ne voyait plus que le dos de son amie. Amie qui lui paraissait si loin. Ses jambes la ramenèrent vers elle, derrière elle. Seul quelque centimètre les séparais, mais elle semblait toujours si loin. Ce dos, le dos de cette Chizumu, de cette amie plus précisément, Hanako ne le supportait pas. Même si le visage de Yuriko était très souvent dur et froid, elle préférait voir cela que cette image qui les éloignait.

« Yuri… cesse de vouloir toujours montrée que tu ne ressens rien, exprime toi… te voir souffrir, sa me fait si mal… »

Les larmes commençaient perler les joues rosées de la petite Matsuda. Pourquoi es ce que c’était elle qui pleurait ? Hanako n’arriverait même pas à pleuré pour deux personnes, alors pourquoi pleurait-elle elle aussi ?

« DIT MOI CE QUE TU RESSENS !!! »

Sa tête lourde tomba sur le dos de son amie, s’appuyant, comme si la Missy croyait qu’elle allait tomber au sol. Ses mains rejoignirent ses yeux, les cachant de toute leur surface. Si il y a bien une chose que Yuriko détestait c’était les pleures, et Hanako ne voulait que son amie voit qu’elle avait encore craqué, mais elle avait certainement du le remarquer. Cette respiration saccadée, ses hoquètement incessant, comment ne pas voir que la jeune Matsuda pleurait… pour une nouvelle fois.

Yuriko tournait délibérément le dos à Hanako. Elle en avait assez de ces éternelles disputes. Mais ce qui l’agaçait plus encore, c’était de voir que partout où elle allait, c’était le chaos. Le pire, c’est qu’elle ne pouvait rien y faire. Elle était comme ça. Déchirant, rompant les liens. Yuriko Chizumu ne savait que faire du mal autour d’elle. La Missy se demandait d’ailleurs comment ses amies faisaient pour rester aussi longtemps auprès d’elle.

« -Je ne risque pas de savoir se que tu ressens car tu ne t’exprime JAMAIS !! »

Yuriko serra le poing. Oui elle ne parlait jamais, pas même à ses amies les plus intimes. Oui elle était aussi froide que de la glace. Mais c’était dans cet élan stupide de se protéger. Parler, se confier. Banalités. A quoi cela pouvait bien servir ? Tisser des liens si fragiles avec des êtres de passage. A quoi cela servait-il de se dévoiler à une personne éphémère, sinon à se détruire à petit feu ?

« -Yuri… cesse de vouloir toujours montrée que tu ne ressens rien, exprime toi… te voir souffrir, sa me fait si mal… »

Pourquoi s’exprimait-elle de la même façon que lui ? Pourquoi utilisait-elle les mêmes mots et la même souffrance que lui ? La voix d’Hanako tremblait légèrement. Les premiers signes de la souffrance exprimée … Yuriko baissa la tête, ne sachant que faire d’autre. Elle ne supportait pas les larmes, marque de faiblesse. Et pourtant, ce qu’elle tentait de retenir au fond de ses yeux … c’était bien des larmes. La Missy soupira.

« -DIT MOI CE QUE TU RESSENS !!! »

Les pleurs que son amie tentaient désespérément de retenir affluèrent désormais sur son visage et altérait sa voix. La tête d’Hanako vint s’échouer sur le dos de Yuriko. A quoi bon pleurer et se dépiter ? Surtout qu’Hanako ne semblait pas pleurer pour elle … mais pour Yuriko. Hanako avait toujours été radicale dans ses réactions. Elle était impulsive et directe. Avec elle, on était toujours au courant de ce qu’elle pensait … au contraire de la Missy. Les deux jeunes filles s’opposaient radicalement. Ce n’était qu’à cet instant qu’elle en prit pleinement conscience. Elles n’étaient pourtant pas faites pour s’entendre … et pourtant, ne dit-on pas que les contraires s’attirent ?

« -Arrête, Hanako. »

A elle non plus, Yuriko ne pouvait supporter le rythme incessant de son corps agité par la tristesse. A elle non plus, elle ne pouvait supporter cet élan d’affection qu’elle dégageait et qui voulait l’envelopper.

Parce qu’au fond … elle aussi répondait à la souffrance d’Hanako …

« -Tu parles de moi … Mais tu réagis de façon aussi énigmatique que moi. Tu cries et tu pleures tout en même temps. Elle pivota légèrement sa tête. C’est pathétique Hanako. »

Yuriko s’écarta et, se retournant, elle vit le visage caché mais surpris de son amie.

« -Mais je le suis autant que toi … Même plus. »

Le visage de Yuriko changea doucement d’expression. Un voile de tristesse passa sur ses yeux et s’y accrocha. Comment ne pas se rendre à l’évidence ? Oui, Hanako Matsuda avait raison : Yuriko finira seule. Voilà pourquoi elle s’entourait sans cesse d’hommes et les jetaient sans état d’âme. Pour ne pas être rejetée à son tour. C’était tellement plus simple d’être maitre du jeu. Mais dans celui entreprit avec Shohei, elle ne l’était plus depuis longtemps …

« -ça ne servira plus à rien de s’ouvrir. De toute façon, les choses on était mise au clair. Elle fixa étrangement son amie dans les yeux. C’est fini Hanako. »

Mais l’évidence lui fit trop mal … Beaucoup trop mal. Yuriko détourna les yeux.

« -Je lui ai fait bien trop mal … Et moi … J’ai beaucoup trop mal … Mais c’est fini. Je me suis promis de le laisser tranquille. Peu m’importe … ce qu’il fait maintenant … »

Yuriko mordit sa lèvre tremblante.

Ses larmes, pourquoi coulaient-elle ? Pourquoi les joues de la gentille Missy s’inondait-elle ? Partageait-elle le malheur de son amie ? Pleurait-elle à sa place ? Hanako ne savait pas, et elle ne voulait rien en savoir. Toutes ces choses l’agaçaient. L’énervait tellement qu’elle se sentait obliger d’exploser, de s’effondrer. Deux amies si différentes, qui n’étaient certainement pas née pour devoir s’entendre. Pourquoi Hanako s’accrochait à la jeune Chizumu, pourquoi la faisait-elle rester près d’elle comme si sa vie en dépendait ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus rien.

« -Arrête, Hanako. »

Ces mots résonnèrent dans sa tête. Arrêter, comme si elle le pouvait. Lorsque la jeune Matsuda était partie pour évacuer ses peines, elle ne le faisait pas pour de faux, de plus quand il s’agissait également des peines de ses compagnons.

« -Tu parles de moi … Mais tu réagis de façon aussi énigmatique que moi. Tu cries et tu pleures tout en même temps. Elle pivota légèrement sa tête. C’est pathétique Hanako. »

Les yeux de Hanako s’agrandir, toujours cacher de ses mains. Les mots ne lui venait plus, plus rien ne lui venait en tête, rien pour répondre, même pas le moindre regard, le moindre geste. Elle était comme paralyser sous les paroles de Yuriko. Cette dernière s’écarta et se retrouna.

« -Mais je le suis autant que toi … Même plus. »

Hanako releva les yeux vers le haut. Le regard de Yuriko avait changé, se voilant d’une tristesse si dure, si pénétrante. Comment tout ceci avait-il put se produire ? La Missy Chizumu accumulait bien trop de choc sans les évacuer et le fait de recevoir jour par jour des douleurs insignifiante, elles ont fini par se changer en vague de tristesse, de douleur intense. Hanako n’aimait cette expression, expression qui revenait pourtant si souvent sur son propre visage. Mais depuis que Ten était la, il n’avait plus jamais réapparu. Un don du destin ? L’amour ? Elle ne voulait pas le savoir, tout ce qu’elle voulait c’était le bonheur de Ten, et en ce moment celui de son amie.

« -ça ne servira plus à rien de s’ouvrir. De toute façon, les choses on était mise au clair. Elle fixa étrangement son amie dans les yeux. C’est fini Hanako. »

Yuriko détourna les yeux de ceux de la jeune Matsuda. Fini ? Elle ne comprenait pas. Shohei et elle avait donc eut une histoire… d’amour ? Non, il était évident que cela ressemblait trop à une aventure. Deux coureurs ensembles ? Il fallait s’y rendre à l’évidence, leur réponse se limitait à… essayer mais c’est impossible de vous unir. Chacun se rendrait de leur cotés dans quel espoir ? Tromper l’un avec l’autre. Yuriko n’irait nulle part en vivant cela, elle n’avancerait guère plus qu’elle n’avançait en ce moment.

« -Je lui ai fait bien trop mal … Et moi … J’ai beaucoup trop mal … Mais c’est fini. Je me suis promis de le laisser tranquille. Peu m’importe … ce qu’il fait maintenant … »

Se mordant la lèvre inférieure, Yuriko se mit à trembler. Les yeux de Hanako s’écarquillèrent. Elle ne savait quoi faire, quoi dire. C’était donc bien elle qui avait fait du mal à l’autre. Mais pourquoi ? La Missy Matsuda voulait sérer son amie contre elle, lui montrer que elle, quoi qu’elle lui fasse, elle resterait. Mais à quoi cela avançait-il les choses ?

Une larme coula sur la joue de la grande Missy, ce qui interpella la plus jeune. L’attrapant par les épaules, affolée. Hanako exprimait de son regard sa compassion, qu’elle voulait partager sa douleur avec elle.

« Ne, Yuri, que c’est-il passer. Enfin… Tu en as vue des milliers des hommes, pourquoi… pourquoi Shohei te fait-il cet effet là ? »

Il est vrai, pour quoi lui plus qu’un autre. Que lui avait-il dit, que lui avait-il fait ? Une parcelle d’angoisse envahi le regard de la Missy. Voir Yuriko ainsi l’angoissait, ceci était la première fois depuis l’existence de leur amitié. Que pourrait-il se passer, si la douleur de Yuriko devenait encore plus grande que la plaie qui était déjà infliger dans son cœur.

« Pourquoi en arriver là ? Nande ? Pourquoi abandonne tu à mi-chemin… »

« Ne, Yuri, que c’est-il passer. Enfin… Tu en as vue des milliers des hommes, pourquoi… pourquoi Shohei te fait-il cet effet là ? »

Yuriko détourna la tête. Elle n’avait pas de réponse à apporter. Que pouvait-elle dire, après tout ? Ils passaient pourtant leur temps à se disputer, puis se réconcilier et encore se disputer … Alors quoi ? Elle ne comprenait pas elle-même. Plus elle remettait tout cela en place, moins elle comprenait. Tout ce qu’elle pouvait dire, c’était que les derniers mots dits à Shohei … Elle ne les pensait pas le moins du monde. Non, elle ne voulait pas le laisser tranquille et encore moins que lui l’oubli. Elle le lui avait dit, le jour où il lui avait avoué ses sentiments ; qu’elle ne voulait pas être remplacée dans le cœur du Trésor. La Missy avait agi par pur égoïsme, et elle en payait actuellement le prix. Hanako, elle aussi avait raison. Non seulement elle finira seule, mais en plus de cela, tout ce qu’elle entreprenait était un échec. Depuis sa plus tendre enfance – « tendre » n’était tellement le mot approprié – ses parents lui avaient toujours appris de bâtir un empire autour de soi, qu’elle était seule maitre de ses actes et qu’elle ne devait surtout pas faire confiance aux autres. Ces « sagesses » impliquaient de ne pas se dévoiler aux autres. La confidence, les liens, tout ça était à proscrire. Pour la famille Chizumu, les liens n’étaient importants que parce qu’il y avait un intérêt. « Intérêt » était le mot d’ordre de leur famille. Son père ne cessait de répéter que l’homme est inconstant et que tôt ou tard, on finit toujours par se prendre une claque et être abandonné. Sur ce point de vue, la jeune Chizumu ne pouvait que trop s’apercevoir de la véracité des dires de son père.

« Pourquoi en arriver là ? Nande ? Pourquoi abandonne tu à mi-chemin… »

Yuriko leva subitement ses yeux sur Hanako. « A mi-chemin » … Qu’en savait-elle ? Elle n’avait pas l’impression d’être allée à mi-chemin comme elle le disait. Et même si c’était le cas, elle comme lui avaient beaucoup trop perdu pour avoir encore la force de continuer. Il fallait bien le reconnaitre, sur certains points, Yuriko Chizumu la Missy et Shohei Kimura le Trésor se ressemblaient plus qu’ils ne voulaient se l’admettre. Tous deux têtus et fiers, leur relation consistait se caractérisait par une danse. Oui, un pas en avant, et deux en arrière.

L’image la fit soudain sourire. Yuriko laissa sortir, de ses lèvres, un rire. Mais il ne ressemblait en rien au rire franc et clair de la Missy. Celui-ci était grinçant et amer.

« Laisse tomber, Hana-chan. Ses yeux redevinrent doux et affecteux, en regardant son amie. Si seulement Shohei et moi étions un peu plus comme toi. »

Oui, si Yuriko était moins secrète. Si Shohei était moins possessif. Peut-être les choses auraient été meilleures pour eux. Mais elle réalisa une chose. Oui, ils n’étaient qu’à mi-chemin …

Yuriko s’approcha d’Hanako et déposa une main amicale sur la frêle épaule de la Missy. Son sourire réapparut doucement et elle fit un geste qui l’étonna elle-même. Elle enlaça doucement la jeune Matsuda et posa sa tête sur son épaule.

« Demo … Arigato, Hana-chan. Toi et Hina, vous êtes mes plus précieuses amies. Je me rends compte que je ne vous l’avais jamais dit auparavant. Je me rends compte de beaucoup de choses, à propos des relations. Comme par exemple, que si l’on ne dit pas ce que l’on a au fond du cœur, on perd les êtres les plus chers. »

Yuriko caressa la tête de son amie. Elle s’était montrée si distante envers elles deux, qu’elle s’en étonna elle-même. On ne pouvait pas la changer, du jour au lendemain, mais elle se promit de montrer un peu plus ce qu’elle ressentait.

Avant de s’écarter définitivement d’Hanako, Yuriko serra exerça une légère pression puis se détacha. Sa voix d’ordinaire neutre et sans émotions avait changé pour un ton rassurant et affectif.

« Et puis, ne t’inquiètes pas. On s’est réconcilié, Hina et moi. Et puis … J’ai parlé à Okamoto-san. Vous ne pouvez pas m’empêcher de me faire du souci. Demo … Je promets de les laisser tranquille, tous les deux. »

Yuriko pivota subitement sur elle-même et commença à quitter la pièce. Avant de franchir le seuil de la porte, elle se retourna vers Hanako.

« Bon, je dois faire une dernière chose avant. Je te promets de tout te raconter après. Ja ne. »

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